Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
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Daphnis é Chloé
Jean-Claude Gallotta
Ulysse
Jean-Claude Gallotta
Rei Dom ou la légende des Kreuls
Jean-Claude Gallotta
Le genou de Mathilde
Jean-Claude Gallotta
99 duos
Jean-Claude Gallotta
Fragments d’une nuit [Hommage a Yves P.]
Jean-Claude Gallotta
Mammame [Le desert d’Arkadine, acte1]
Jean-Claude Gallotta
Presque Don Quichotte
Jean-Claude Gallotta
Presque Don Quichotte
Jean-Claude Gallotta
Carnets d’un rêveur
Jean-Claude Gallotta
Trois Générations
Jean-Claude Gallotta
Rue de Palanka
Jean-Claude Gallotta
Ulysse
Jean-Claude Gallotta
Sunset Fratell
Jean-Claude Gallotta
Sainte-Marie-Des-Champs [clip]
2003
Montalvo et l’enfant
Jean-Claude Gallotta
Rue de Palanka
Jean-Claude Gallotta
La Légende de Roméo et Juliette
Jean-Claude Gallotta
La Légende de Roméo et Juliette
Jean-Claude Gallotta
Prémonitions
Jean-Claude Gallotta
Prémonitions [extrait]
Jean-Claude Gallotta
Paroles sur Don Quichotte
Jean-Claude Gallotta
My Rock
Jean-Claude Gallotta
My Rock [extrait]
Jean-Claude Gallotta
Montalvo et l’enfant
Jean-Claude Gallotta
Mammame
Jean-Claude Gallotta
Mammame à l’Est
Jean-Claude Gallotta
Mammame à l’Est
Jean-Claude Gallotta
Les Louves
Jean-Claude Gallotta
Les Louves
Jean-Claude Gallotta
Les Louves [plan séquence]
Jean-Claude Gallotta
L ‘Homme à tête de chou
Jean-Claude Gallotta
L’Homme à tête de chou
Jean-Claude Gallotta
Hommage à Pavel Haas
Jean-Claude Gallotta
Les Fantômes du temps
Jean-Claude Gallotta
L’Enfance de Mammame [duo Petite tête]
Jean-Claude Gallotta
L’Enfance de Mammame [duo Dans le corps]
Jean-Claude Gallotta
Chroniques chorégraphiques – Saison 1
Jean-Claude Gallotta
Chroniques chorégraphiques [extrait Groupé]
Jean-Claude Gallotta
Chroniques chorégraphiques [duo]
Jean-Claude Gallotta
Cher Ulysse
Jean-Claude Gallotta
Cher Ulysse
Jean-Claude Gallotta
Daphnis é Chloé
Jean-Claude Gallotta
Les bergers qui s’attrapent [extrait de Daphnis é Chloé]
Jean-Claude Gallotta
Les bergers qui s’attrapent [Daphnis é Chloé]
Jean-Claude Gallotta
Les Aventures d’Ivan Vaffan
Jean-Claude Gallotta
Les Aventures d’Ivan Vaffan
Jean-Claude Gallotta
Les Aventures d’Ivan Vaffan [acte 1]
Jean-Claude Gallotta
Les Aventures d’Ivan Vaffan [acte 2]
Jean-Claude Gallotta
Carnets d’un rêveur
Jean-Claude Gallotta
Des Gens qui dansent
Jean-Claude Gallotta
Des Gens qui dansent
Jean-Claude Gallotta
Carnets d’Angkor
Jean-Claude Gallotta
Carnets d’Angkor
Jean-Claude Gallotta
99 duos
Jean-Claude Gallotta
La Rue
Jean-Claude Gallotta
99 duos
Jean-Claude Gallotta
Mammame
Jean-Claude Gallotta
Quelques notes de Mammame
Jean-Claude Gallotta
Les larmes de Marco Polo
Jean-Claude Gallotta
Memoire d’une création
Jean-Claude Gallotta
La Chamoule ou l’Art d’aimer
Jean-Claude Gallotta
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Jean-Claude Gallotta
Fragments d’une nuit [Extrait Hommage a Yves P.]
Jean-Claude Gallotta
Le Sacre du printemps précédé de I-Tumulte, II- Pour Igor
Jean-Claude Gallotta
Quelques notes de l’art d’aimer
Jean-Claude Gallotta
Bach danse expérience
Jean-Claude Gallotta
Mammame [2002]
Jean-Claude Gallotta
faut que je danse
2017
Les survivants extrait
2017
Les survivants
2017
Daphnis è Chloé
2017
présentation du sacre
2017
Daphnis é Cholé re-création intégral
2017
Audition Australie
2017
Racheter la mort des gestes : Chroniques chorégraphiques 1
Jean-Claude Gallotta
Le Sacre du printemps précédé de I-Tumulte, II-Pour Igor
Jean-Claude Gallotta
Yvan Vaffan
Jean-Claude Gallotta
L’enfance de Mammame
Jean-Claude Gallotta
Docteur Labus
Jean-Claude Gallotta
Vue sur les marches : Jean-Claude Gallotta
Jean-Claude Gallotta
Entre fiction et frictions, rencontre avec Jean-Claude Gallotta
Jean-Claude Gallotta
Ivan Vaffan OK
Jean-Claude Gallotta
Yvan Vaffan le plongeon
Jean-Claude Gallotta
Yvan Vaffan Sauts LQ
Jean-Claude Gallotta
Daphnis Trio
Jean-Claude Gallotta
Daphnis é Chloé (duo)
Jean-Claude Gallotta
Ulysse les oiseaux
Jean-Claude Gallotta
Vaffan Studio blanc
Jean-Claude Gallotta
Vaffan Cris silencieux
Jean-Claude Gallotta
Entretien avec Jean-Claude Gallotta
Jean-Claude Gallotta
Mammame Cabriole
Jean-Claude Gallotta
Mammame les capes
Jean-Claude Gallotta
Mammame Récréation
Jean-Claude Gallotta
Trois Générations Quatuor des garçons
Jean-Claude Gallotta
Trois Générations
Jean-Claude Gallotta
Trois générations duo découverte
Jean-Claude Gallotta
L’Enfance de Mammame [teaser]
Jean-Claude Gallotta
Mammame : Les enfants qui toussent (acte II)
Jean-Claude Gallotta
L’Etranger 20 mn
Le Sacre et ses révolutions
Jean-Claude Gallotta
L’Enfance de Mammame [illustrée]
Jean-Claude Gallotta
l’Étranger [Teaser]
Jean-Claude Gallotta
L’Etranger
Jean-Claude Gallotta
L’Enfance de Mammame [intégral]
Jean-Claude Gallotta
My Rock
Jean-Claude Gallotta
Teaser My Rock
Jean-Claude Gallotta
Teaser My Ladies Rock
Teaser V2 My Ladies Rock
La Rue
La rue est faite de pas et de regards croisés, d’emballements, de repentirs, de piétinements, de paroles happées aussitôt emportées, d’airs entendus aux étages, d’informations saisies au vol, tout un foisonnement de sens entremêlés qui déroulent chaque jour un étonnant « cadavre exquis », perpétuellement réinventé.
C’est dans ce concert improvisé, aux harmonies cachées, que depuis ses débuts Jean-Claude Gallotta puise son inspiration. C’est de ce marché aux couleurs, aux voix et aux gestes qu’il tire de quoi agencer le mouvement de ses spectacles. C’est cette agitation brouillonne de la rue qu’il a osé troubler par ses premières esquisses. C’est en dialogue direct avec les gesticulations aléatoires de la cité qu’il a articulé dès le début des années 80 ses premières phrases dansées, qu’il a mis en place de nouveaux moments rythmés, plus tard appelés chorégraphies.
Ensuite, le temps est venu de travailler intra-muros, dans le studio de répétition, dans la salle de spectacles. Ce n’était pas un repli, ni un renoncement. Le studio n’a pas eu pour fonction de protéger cette danse naissante de la rue. Il a eu au contraire pour rôle de faire entrer la rue entre les murs, d’en inscrire un morceau, presque tel quel, nu, dans le plan de la maison du spectacle. Et c’est le bâtiment qui dut s’habituer à abriter en son centre un grand espace vide, une agora venue défier, par sa vacuité même, la bonne organisation des mètres carrés utiles. De cette irruption du dehors, la Maison de la Culture de Grenoble porte aujourd’hui la trace : six fenêtres percées à l’est en 1987, qui violent les miroirs du studio par le reflet sans fond de la rue, du ciel et du jour. C’est ainsi, sans aucun sas de transposition, que Jean-Claude Gallotta a importé ses premiers danseurs, tels des « ready made » de la rue projetés sans autre forme d’apprentissage sur le parquet du studio de répétition aussi brut que du macadam.
Aujourd’hui, en réponse à la demande du Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Jean-Claude Gallotta propose une sorte d’« event », qu’il appelle « proposition », un montage de séquences à partir d’éléments inédits ou expérimentaux de ses précédentes chorégraphies (La Tête contre les Fleurs, Docteur Labus, Prémonitions, Rue de Palanka, Ulysse) auxquels il a fait subir transformations et déformations. Avec toujours cette même préoccupation d’« hydrater » l’imaginaire chorégraphique de ses grandes compositions scéniques par les mille petites bulles de réel que propose la rue.
Pour déployer cette proposition, le Summum de Grenoble, figure de la cité moderne, temple des musiques la nuit, vaste halle à l’éclairage cruel le jour, offre ses grands espaces. Jean-Claude Gallotta propose là une expérience de chorégraphie-vérité, c’est-à-dire un spectacle qui n’aura jamais été aussi proche de sa façon de travailler en répétition : pas de décor sinon des éclats et des épaves de rue, des costumes empruntés à qui passe (retournés-détournés bien entendu par Jean-Yves Langlais), des musiques mélangées qui rappellent à la fois la manière hip hop et sa propre pratique de répétition où, depuis toujours, il compose le rythme de son spectacle à partir de bouts de musiques empruntées à tous les styles sans exclusives (de MC Solaar à Brian Eno, du rap à Gabriel Fauré, de Francis Poulenc à Léo Ferré, des musiques de films aux sons de la ville).
La Rue aura alors cette particularité de faire saisir, comme aucun de ses spectacles auparavant, en quoi et comment Jean-Claude Gallotta nourrit sa danse du réel. « Il faut travailler, dit-il, avec ce que l’on porte réellement en soi (…), avec une énergie égale à l’appétit que nous donne la saveur du monde. »
Claude-Henri Buffard – novembre 1996