Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Blue Lady
Charles Picq
Entrée d’Apollon
Louis-Guillaume Pécour
Kinkan Shonen – Graine de Cumquat
Ushio Amagatsu
Assaï
Dominique Bagouet
Codex
Philippe Decouflé
Kathak
Birju Maharaj
Mama, Monday, Sunday or Always
Mathilde Monnier , Jean-François Duroure
Sheer Romance
Charles Picq
Swan Lac
Andy De Groat
Tête close
Joëlle Bouvier , Régis Obadia
Frauenballet
Susanne Linke
Im bade wannen
Susanne Linke
Vertée
Joëlle Bouvier , Régis Obadia
Peurs bleues
Angelin Preljocaj
Larmes blanches
Angelin Preljocaj
Marché noir
Angelin Preljocaj
Hommage à Hoagy Carmichael
Brenda Bufalina
Mort de rire
Mathilde Monnier , Jean-François Duroure
Changement de quai à Poitiers
Karin Waehner
Naï ou cristal qui songe
Hervé Diasnas
Phosphores
Annie Delichères
Eclat de verre
Françoise Bénet
Eclat de verre
Françoise Bénet
Eclat de verre
Françoise Bénet
Une danse blanche avec Eliane (1980)
Dominique Bagouet
Danse de l’enchanteresse – Mohini Attam
Kshemavati
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Marie Zighera
Jazz Tap Ensemble
Charles Picq
Nouvelle lune, c’est à dire
Wilfride Piollet , Andy De Groat , Jean Guizerix
Passé Simple
Wilfride Piollet , Francine Lancelot , Jean Guizerix
Pas de deux
Wilfride Piollet , Merce Cunningham , Jean Guizerix
Sonatine
Wilfride Piollet , George Balanchine , Jean Guizerix
Caravan
Lynn Dally
Callas
Reinhild Hoffmann
Spoon River
Lynn Dally
Gris Souris
Véronique Ros de la Grange
Tune for K.B
Keith Terry , Fred Strickler
Hagoromo (la robe de plumes)
Kanze Motoaki
Futari Daimyo (les deux seigneurs)
Kanze Motoaki
Han No – Tôru – Shakuno Mai
Kanze Motoaki
Tensile Involvement
Alwin Nikolais
Lilax
Pierre Deloche
Pond
Alwin Nikolais
Aranzaquil
Dominique Petit
Les pas perdus
Dominique Petit
Gallery
Alwin Nikolais
Noumenon
Alwin Nikolais
Mechanical Organ
Alwin Nikolais
Sanctum
Alwin Nikolais
La collection épinglée
Veuve Angine , Marie-Christine Vernay
Les pas perdus
Aranzaquil et Les pas perdus
La création de ces deux pièces à La Maison de la Danse en décembre 1983 était pour moi l’occasion d’une véritable première création de groupe après une expérience malheureuse deux ans auparavant dans le cadre du Festival d’Avignon.J’étais assez peu expérimenté dans la communication autour de mes œuvres et, de plus, je ne me souviens pas qu’il y ait eu l’occasion d’écrire quelques lignes d’intention pour le programme distribué aux spectateurs.Je voudrais profiter de l’occasion de cette initiative d’archivage pour revenir sur ce qui a sous-tendu l’écriture de ces deux ballets qui ont été conçus comme un véritable dyptique.A cette époque j’allais régulièrement voir les mises en scènes de Peter Brook au Théâtre des Bouffes du Nord et j’avais été profondément marqué par son film « Rencontre avec des hommes remarquables » d’après l’œuvre de Georges Gurdjieff, sorti en 1979.Le film retrace la quête spirituelle de Gurdjieff parti à la recherche d’une mystérieuse confrérie, qu’il finit par trouver dans le désert de Gobi au terme d’un long voyage. Il découvre là une petite communauté pour laquelle la recherche d’élévation passe par une pratique assidue de la musique et de la danse. Il y a une d’ailleurs une scène de danse qui m’avait particulièrement impressionné par saclarté et sa puissance.Mais ce film m’a surtout révélé l’existence d’une tradition dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, et dont la dimension à la fois initiatique et communautaire venait renforcer l’aspiration à relier la recherche spirituelle et la pratique artistique qui était la mienne à cette époque.Ces deux pièces créées à Lyon en 1983 étaient pour moi une manière de rendre compte de l’impact de ce film.Les pas perdus a donc été conçu à partir des éléments qui m’avaient marqué dans cette scène de danse du film : une construction et une géométrie rigoureuses prenant appui sur une rythmicité très présente. J’ai demandé à Denis Levaillant d’écrire une partition sur une base de neuf temps qui offre de multiples combinaisons internes, et il m’a proposé de la faire interpréter au Zarb, instrument depercussion traditionnel d’origine Iranien, par Youval Missenmacher.J’ai écrit une douzaine de phrases chorégraphiques sur cette base de neuf temps sur laquelle s’appuie presque la totalité de la danse, en jouant sur une multiplicité d’orientations de chacune des phrases, et sur des combinaisons de duos, trios, quatuors, etc.Mais dès le départ je savais que cette danse ne constituerait qu’une partie du programme et qu’il devait y avoir une suite qui rendrait compte de la menace qui me paraissait peser sur la transmission de certaines traditions.J’ai donc imaginé une deuxième partie sous forme de débâcle d’un petit groupe de personnes violemment chassés de leur territoire et contraints à un exode qui les coupe de leurs racines culturelles. J’ai inventé le nom d’un village, « Aranzaquil », situé pour moi en Afghanistan, avant l’invasion par l’Union soviétique.Cette partie du dyptique, à l’inverse de la première, entièrement écrite comme une partition, a été composée à partir d’une multitude de scènes résultant d’improvisations proposées aux danseurs à partir de différents thèmes liés à l’exode, à la déportation et à la perte de repères culturels et spirituels, dont l’enchaînement montre la progression du déracinement intérieur des personnages.Dans cette deuxième partie la composition de la musique a suivi celle de la danse, Denis Levaillant venant au studio voire l’avancée de l’écriture des séquences successives et composant alors la musique au fur et à mesure de celle-ci.Les costumes, comme les décors, ont été imaginés et réalisés par Francis Coulet. Les costumes étaient inspirés de vêtements villageois traditionnels (à base de kimonos japonais), de manière rituelle dans la première partie et plus quotidienne dans la deuxième.La conception des éclairages est de John Davis, que j’avais bien connu en tant qu’éclairagiste de Carolyn Carlson au GRTOP.C’était ma deuxième collaboration avec Denis Levaillant après notre duo « D. D. Blue Gold Digger » présenté au Centre Georges Pompidou en 1982.
Dominique PETIT
Décembre 2021