Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
No reality now, la danse et son double
Vincent Dupont , Charles Ayats
ART.13 [Reportage]
Phia Ménard
ART.13
Phia Ménard
Contes Immoraux – Partie 1 : Maison Mère
Phia Ménard
Voice Noise
Jan Martens
any attempt will end in crushed bodies and shattered bones
Jan Martens
Elisabeth gets her way
Jan Martens
The dog days are over
Jan Martens
Man Made
Jan Martens
Period piece
Jan Martens
Hu(r)mano
Marco Da Silva Ferreira
BROTHER
Marco Da Silva Ferreira
førm Inførms
Marco Da Silva Ferreira
Fantasie minor
Marco Da Silva Ferreira
CARCASS
Marco Da Silva Ferreira
Folia
Lia Rodrigues
Ma
Lia Rodrigues
Contre ceux qui ont le goût difficile
Lia Rodrigues
Incarnat
Lia Rodrigues
Pororoca
Lia Rodrigues
Cellule
Nach
Nulle part est un endroit
Nach
Elles disent
Nach
Tumulus
François Chaignaud , Geoffroy Jourdain
Radio Vinci Park Reloaded
François Chaignaud
Symphonia harmoniæ cælestium revelationum (version 11/69)
François Chaignaud
Думи мої – Dumy Moyi
François Chaignaud
Hippopotomonstro – sesquippedaliophobie*
Collectif Ès
Fiasco
Collectif Ès
Toi moi, Tituba…
Dorothée Munyaneza
Toi moi, Tituba…
Tout part de rencontres, comme toujours, rencontre avec la philosophe Elsa Dorlin, rencontre avec son texte Moi, toi, nous… : Tituba ou l’ontologie de la trace que j’eus la joie de mettre en mouvement en 2021 dans le cadre de l’ADN Dance Living Lab au Théâtre National de Chaillot, et puis des retrouvailles, avec Tituba et la pensée de Maryse Condé. Récit-généalogie paru en 1986, Moi, Tituba sorcière… donnait vie, à partir de quelques lignes découvertes dans les minutes d’un procès pour sorcellerie, à Tituba, femme, noire et sorcière, à une époque où il n’était bon d’être aucun d’eux. Une œuvre-résistance, celle de Maryse Condé, qui n’a eu de cesse de redonner une voix, une chair, une histoire à ce qui a été effacé, tu et meurtri.
Car tout est là. Comment faire résonner les souffles, les vies et les rêves de ces hommes et ces femmes dont les identités et les existences furent niées et broyées par la traite et le système colonial ?
À travers les mots ? À travers le corps peut-être, puisque je suis danseuse ? À travers la voix qui habite l’espace, les chants qui parlent à ceux qui sont là et ceux qui sont loin ?
Comment déplacer mon corps et mon histoire pour rendre audibles, visibles et palpables, des traces de vie éteintes, passées inaperçues, ignorées ou oubliées, comment me relier à ma propre histoire dont ne témoigne nulle trace écrite, à l’exception, peut-être, de quelques « ratures historiques » pour reprendre les mots d’Elsa dans les archives administratives coloniales ? Est-il possible de faire lignage, de relier le temps d’une danse, celles et ceux que l’histoire a oublié.es avec tant d’application avec nos vies, mais aussi avec celles et ceux qui sont à naître ? Je voudrais travailler à partir d’un corps-archive à même de recueillir et honorer les mémoires, une archive vivante, sensible, physique et corporelle pour rassembler des vécus nés de la dispersion même.
C’est un solo collectif donc, je n’y serai pas seule, un solo pensé comme une traversée, celle d’un espace hybride à la fois africain, américain, européen, caribéen, espace de traces, de rêves et de violences. J’imagine un corps à 360 degrés, visible sous toutes ses perspectives, qui sont toutes à considérer. Un corps qui serait le fragment et l’entier. Un corps qui creuserait un passé fait de souffrances et de douleurs pour mieux célébrer, réparer et commémorer. Un corps debout, tout simplement, une archive incarnée à ma manière pour que l’oubli et l’effacement ne prennent pas le pas.
Dorothée Munyaneza