Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
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No reality now, la danse et son double
Vincent Dupont , Charles Ayats
ART.13 [Reportage]
Phia Ménard
ART.13
Phia Ménard
Contes Immoraux – Partie 1 : Maison Mère
Phia Ménard
Voice Noise
Jan Martens
any attempt will end in crushed bodies and shattered bones
Jan Martens
Elisabeth gets her way
Jan Martens
The dog days are over
Jan Martens
Man Made
Jan Martens
Period piece
Jan Martens
Hu(r)mano
Marco Da Silva Ferreira
BROTHER
Marco Da Silva Ferreira
førm Inførms
Marco Da Silva Ferreira
Fantaisies
Béatrice Massin
CARCASS
Marco Da Silva Ferreira
Cellule
Nach
Nulle part est un endroit
Nach
Elles disent
Nach
Tumulus
François Chaignaud , Geoffroy Jourdain
Radio Vinci Park Reloaded
François Chaignaud
Symphonia harmoniæ cælestium revelationum (version 11/69)
François Chaignaud
Думи мої – Dumy Moyi
François Chaignaud
Hippopotomonstro – sesquippedaliophobie*
Collectif Ès
Fiasco
Collectif Ès
Toi moi, Tituba…
Dorothée Munyaneza
Ma
Lia Rodrigues
Folia
Lia Rodrigues
Incarnat
Lia Rodrigues
Contre ceux qui ont le goût difficile
Lia Rodrigues
Pororoca
Lia Rodrigues
Contes Immoraux - Partie 1 : Maison Mère
Le projet initial comporte trois performances, Maison Mère, Temple Père et La Rencontre Interdite. Bien que le titre provisoire du projet global soit Les Contes immoraux, il n’y a pas de morale, encore moins de didactisme. Les questions que soulève la proposition de la documenta 14 : « Apprendre d’Athènes », « Pour un parlement des Corps », s’entrechoquent avec les réflexions sur l’identité, le corps, la matière qui sont mes bases de recherche. Imaginer une forme pour ces 2 points de chute que sont Kassel et Athènes, est un exercice de grand écart. La lecture, la recherche, le dialogue, la plongée dans les matières, de manière empirique sont mon processus de création. Mon prisme est une série d’éléments qui oscillent entre gestes politiques, affirmation d’un corps, contradiction des éléments.
[…]
Bâtir sans fondement, faire parler les ruines, convoquer les dieux et déesses, s’apprêter pour des oracles, batailler sur le résultat, enfreindre la patine du marbre, régurgiter la peste brune, que sais-je ?
Kassel / Athènes. Ces endroits ne sont pas les miens. Leurs langues me sont l’une et l’autre sans prise. Pourtant je ne me sens pas étrangère, mais passagère. À l’échelle d’un individu je suis une migrante confortable, du type bourgeoise bohème française. Rien, hormis mon certificat de naissance ne trahit ma migration. Je suis de celles qui se sont autorisées à perdre les pleins pouvoirs pour continuer à vivre. J’ai pris le rôle du faible alors que j’héritais des chromosomes des rois. J’ai choisi d’assumer le rôle de l’opiniâtre qui cherche à faire comprendre la nécessité de repenser le corps comme une matière meuble. Je migre d’un statut vers un autre en demandant des aménagements de peines…
Dans cette nouvelle vie, j’avance au quotidien sur des pierres émergeantes, balançant d’un pas sur l’autre sans être sûre que mes appuis ne me trahissent !
[…]
Bâtir un village « Marshall » en carton sur mesure, comme on monte une série de tentes pour des réfugiés. Ici, juste au-dessous d’un nuage qui ne semble pas si menaçant. Simple geste répété comme un robot. Étaler, tracer, couper, assembler, poser, puis recommencer encore. Tout semble parfait si ce n’est ce nuage qui semble s’épaissir et s’assombrir. Peut-être, un éclair, une légère brise puis enfin une série de grosses gouttes puis une pluie, voire peut-être même des trombes d’eau ! Le village « Marshall » s’effondre malgré l’énergie déployée pour le sauver. C’est une bouillie, mélasse dans laquelle les corps sont noyés…Ce sont les maux jaillissant des peuples dépossédés qui me font écrire, ceux des corps en contradiction entre leur désir de liberté individuelle et de l’affirmation d’une société. Je cherche l’odeur qui les identifie. Je m’imprègne de la sueur du troupeau qui lutte pour rester en vie alors que les bourreaux resserrent l’enclos du pouvoir entre leurs mains ! J’ai comme vous hérité de l’histoire d’une Europe du conflit, le sang est devenu une vapeur mais comme un volcan qui refait ses réserves, un puits se remplit, silencieux. Un nouveau chaos semble se préparer, ou peut-être n’a-t-il jamais cessé de grossir.
Phia Ménard
Source : Maison de la danse