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Contes Immoraux - Partie 1 : Maison Mère

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Collection
Année de réalisation
2024
Année de création
2017

Le projet initial comporte trois performances, Maison Mère, Temple Père et La Rencontre Interdite. Bien que le titre provisoire du projet global soit Les Contes immoraux,  il n’y a pas de morale, encore moins de didactisme. Les questions que  soulève la proposition de la documenta 14 : « Apprendre d’Athènes », «  Pour un parlement des Corps », s’entrechoquent avec les réflexions sur  l’identité, le corps, la matière qui sont mes bases de recherche.  Imaginer une forme pour ces 2 points de chute que sont Kassel et  Athènes, est un exercice de grand écart. La lecture, la recherche, le  dialogue, la plongée dans les matières, de manière empirique sont mon  processus de création. Mon prisme est une série d’éléments qui oscillent  entre gestes politiques, affirmation d’un corps, contradiction des  éléments. 
[…]
Bâtir sans fondement, faire parler les ruines, convoquer les dieux et  déesses, s’apprêter pour des oracles, batailler sur le résultat,  enfreindre la patine du marbre, régurgiter la peste brune, que sais-je ?
Kassel / Athènes. Ces endroits ne sont pas les miens. Leurs langues me  sont l’une et l’autre sans prise. Pourtant je ne me sens pas étrangère,  mais passagère. À l’échelle d’un individu je suis une migrante  confortable, du type bourgeoise bohème française. Rien, hormis mon  certificat de naissance ne trahit ma migration. Je suis de celles qui se  sont autorisées à perdre les pleins pouvoirs pour continuer à vivre.  J’ai pris le rôle du faible alors que j’héritais des chromosomes des  rois. J’ai choisi d’assumer le rôle de l’opiniâtre qui cherche à faire  comprendre la nécessité de repenser le corps comme une matière meuble.  Je migre d’un statut vers un autre en demandant des aménagements de  peines… 
Dans cette nouvelle vie, j’avance au quotidien sur des pierres  émergeantes, balançant d’un pas sur l’autre sans être sûre que mes  appuis ne me trahissent ! 
[…]
Bâtir un village « Marshall » en carton sur mesure, comme on monte une  série de tentes pour des réfugiés. Ici, juste au-dessous d’un nuage qui  ne semble pas si menaçant. Simple geste répété comme un robot. Étaler,  tracer, couper, assembler, poser, puis recommencer encore. Tout semble  parfait si ce n’est ce nuage qui semble s’épaissir et s’assombrir.  Peut-être, un éclair, une légère brise puis enfin une série de grosses  gouttes puis une pluie, voire peut-être même des trombes d’eau ! Le  village « Marshall » s’effondre malgré l’énergie déployée pour le  sauver. C’est une bouillie, mélasse dans laquelle les corps sont  noyés…Ce sont les maux jaillissant des peuples dépossédés qui me font  écrire, ceux des corps en contradiction entre leur désir de liberté  individuelle et de l’affirmation d’une société. Je cherche l’odeur qui  les identifie. Je m’imprègne de la sueur du troupeau qui lutte pour  rester en vie alors que les bourreaux resserrent l’enclos du pouvoir  entre leurs mains ! J’ai comme vous hérité de l’histoire d’une Europe du  conflit, le sang est devenu une vapeur mais comme un volcan qui refait  ses réserves, un puits se remplit, silencieux. Un nouveau chaos semble  se préparer, ou peut-être n’a-t-il jamais cessé de grossir.
Phia Ménard

Source : Maison de la danse

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Collection
Année de réalisation
2024
Année de création
2017
Direction artistique / Conception
Écriture et mise en scène : Phia Ménard, Jean-Luc Beaujault
Durée
75′
Musique originale
Composition sonore : Ivan Roussel
Interprétation
Phia Ménard
Production de l'œuvre vidéo
Maison de la danse, 2024, réal.Fabien Plasson
Scénographie
Phia Ménard
Production de l'œuvre chorégraphique
Production : Compagnie Non Nova – Phia Ménard Coproduction : documenta 14 – Kassel et Le Carré, Scène nationale et Centre d’Art contemporain de Château-Gontier.
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