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Miniature de la vidéo Le hip hop, un mouvement populaire – Trilogie d’une histoire du hip hop en FR -1

Le hip hop, un mouvement populaire

Numeridanse

Miniature de la vidéo Trilogie du hip hop – parcours 2

Une scène artistique hip hop en France

Rose-Amélie Da Cunha

Miniature de la vidéo hip hop parcours 3

Danser pour exister

Rose-Amélie Da Cunha

Miniature de la vidéo De la danse libre à la Modern Dance FR

La filiation «américaine» de la danse moderne [1900-1930] : De la danse libre à la Modern Dance.

Céline Roux

Miniature de la vidéo Parcours Modern Dance FR

La filiation « américaine » de la danse moderne. [1930-1950] De la Modern Dance expressive à une vision moderne abstraite.

Céline Roux

Miniature de la vidéo La Filiation “Américaine” de la Danse Moderne [1960-1980]

La filiation « américaine » de la danse moderne. [1960-1990] Postmodern dance et Black dance, des postures artistiques engagées dans leurs temps

Céline Roux

Miniature de la vidéo Parcours Jazz FR

La création en danse jazz en France de 2009 à aujourd’hui. Métissage, contemporanéité et engagement.

Frédérique Seyve

Miniature de la vidéo Parcours Néo-classique

La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois

Céline Roux

Miniature de la vidéo Parcours Néo-Classique Europe-USA [FR]

[1930-1960] : Entre Europe et Etats-Unis, un néoclassicisme à l’écoute de son temps

Céline Roux

Miniature de la vidéo Développements néoclassique [FR]

[1970-2018] Développements néoclassiques : diffusion mondiale, répertoires multiples et dialogues avec la danse contemporaine

Céline Roux

Miniature de la vidéo Le corps et les conflits [FR]

Le corps et les conflits

Olivier Lefebvre

Miniature de la vidéo La nouvelle danse française des années 80 [FR]

La Nouvelle Danse Française des années 80

Francis de Coninck

Miniature de la vidéo Danses indiennes [FR]

Danses indiennes

Numeridanse

Miniature de la vidéo Techniques contemporaines FR

Technique(s) contemporaine(s)

CN D – Centre national de la danse

Miniature de la vidéo Des genres et des styles FR

Des genres et des styles

Anne Décoret-Ahiha

Miniature de la vidéo L’artiste engagé FR

L’artiste engagé

Maison de la danse

Miniature de la vidéo La relecture des œuvres

La relecture des œuvres

Anne Décoret-Ahiha

Miniature de la vidéo Les arts du mouvement FR

Les arts du mouvement

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Espace Scénique FR

L’espace scénique

Maison de la danse

Miniature de la vidéo La chorégraphie Belge contemporaine [FR]

La chorégraphie Belge contemporaine

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Rituels FR

Rituels

Anne Décoret-Ahiha

Miniature de la vidéo La danse à la croisée des arts FR

La danse à la croisée des arts

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Danse Dehors FR

Danse dehors

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Hip Hop Influences FR

Hip hop / Influences

Maison de la danse

Miniature de la vidéo La danse contemporaine italienne FR

La danse contemporaine italienne : les années deux mille

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Danses de main FR

Danses de mains

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Danse et percussions FR

Danse et percussions

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Danse et arts plastique FR

Danse et arts plastiques

Maison de la danse

Miniature de la vidéo La danse traditionnelle polonaise FR

La danse traditionnelle polonaise

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Danse et musique FR

Danse et musique

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Féminin Masculin FR

Féminin – Masculin

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Pantomimes FR

Pantomimes

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Corps dansant FR

Corps dansants

CN D – Centre national de la danse

Miniature de la vidéo L’improvisation FR

L’improvisation

Maison de la danse

Miniature de la vidéo Le ballet poussé à bout FR

Le ballet poussé à bout

Olivier Lefebvre

Miniature de la vidéo étranges spectacles FR

Étranges spectacles

CN D – Centre national de la danse

Miniature de la vidéo Danse Performance FR

Danse et performance

Centre national de la danse

Miniature de la vidéo La ronde FR

La ronde

Olivier Lefebvre

Miniature de la vidéo Le butô FR

Le Butô

Olivier Lefebvre

Miniature de la vidéo Folklore, dites vous FR

Folklores dites-vous ?

Sarah Nouveau

Miniature de la vidéo Les états de corps FR

Les états de corps

Philippe Guisgand

Miniature de la vidéo La danse au québec identité multiple FR

La danse au Québec : identités multiples

Geneviève Dussault

Miniature de la vidéo Genèse des œuvres FR

Genèse des œuvres

Centre national de la danse

Thématiques

Une scène artistique hip hop en France

Deuxième volet de la trilogie d’une histoire de la danse du hip hop en France

Réalisation
Collection

Introduction

50 ans plus tard, la danse hip-hop s’est forgée une place majeure dans le paysage chorégraphique français.

Comment résumer 40 ans de création hip-hop en quelques extraits vidéo ? La sélection s’avère incontestablement réductrice et ne peut que survoler la curiosité et la créativité inépuisables des danseurs et chorégraphes français.

Dès les années 90 ils s’affranchissent assez vite des codes américains pour revendiquer une « french touch » en faisant valoir leurs origines et leurs valeurs. En écho à la crise des banlieues, et même si le hip-hop se revendique de la rue, on observe le besoin d’une jeunesse d’exister dans les espaces culturels « légitimes », symbolisés par le théâtre public subventionné. Ils veulent donner à voir leurs gestes, leurs techniques – fruit d’un apprentissage rigoureux – et faire entendre leurs voix.

En France la création hip-hop explose au tournant des années 90 grâce à l’intérêt et au soutien de responsables d’institutions, inspirés par cet élan créatif vivifiant. Pour certains la scène signe le passage d’amateur à celui de professionnel. Certaines structures organisent des repérages, accueillent les artistes dans leurs studios de répétitions, produisent des spectacles, programment des évènements dédiés aux « danses urbaines » pour accompagner la structuration de ce mouvement culturel. C’est aussi l’opportunité pour eux de développer une politique culturelle en direction de publics, notamment jeunes, ne fréquentant pas les théâtres.

Description

Exploit et virtuosité  

Franck II Louise, Drop It (2000)

Pockemon Crew, C’est ça la vie ?! (2006)

Dès 1991, le Centre Pompidou accueille un festival hip-hop organisé par l’association Envol 7. On retrouve entre autres Aktuel Force, Boogie Saı̈ ou Maskot Posse dans la programmation. L’année suivante les Black Blanc Beur créent Rapetipas à l’Opéra Comique, à l’initiative de Christian Tamet, alors directeur du Théâtre Contemporain de la Danse. En juillet 1994 il produit Sobedo dont il confie la mise en scène au collectif Mouv’ au Casino de Paris. La venue de l’américain Doug Elkins invité par le festival Montpellier danse inspire Olivier Meyer à créer le festival Suresnes Cités Danse en 1993. Philippe Mourrat, quant à lui, imagine les Rencontres urbaines de la Villette qui mettront le feu à la Grande Halle jusqu’en 2008. A Lyon, Guy Darmet, directeur de la Maison et de la Biennale de la Danse jusqu’en 2010 et Benoı̂t Guillemont, conseiller action culturelle de la DRAC* de 1983 à 2020 font eux aussi le pari du hip-hop. Après une première édition à Villefranche en 1992, la Maison de la danse accueille trois éditions de Danse Ville Danse (en 1993, 1997 et 2001), un évènement, initié conjointement par le Fond d’Action Sociale, la Direction Régionale des Affaires Culturelles et Inter Service Migrants, qui réunit des collectifs de danseurs venus de toute la France. La compagnie Traction Avant a initié depuis les années 80 un travail de création spécifiquement hip-hop.

Franck II Louise – le breaker fou de l’émission de Sidney sur TF1 et cofondateur du crew Paris City Breakers – a aussi été accueilli sur le plateau de Danse Ville Danse. En 2000 il créé son 2ème spectacle, Drop It, accueilli l’année suivante dans le IN du Festival d’Avignon et souvent cité parmi les pièces marquantes de la création hip-hop. Franck est fasciné par les nouvelles technologies interactives, les univers de science-fiction et la rencontre entre l’homme et la machine. Chaque séquence musicale de Drop It, aussi composée par Franck, engendre simultanément les mouvements et la mise en espace des six danseurs, enfermés dans des sortes de carapaces futuristes, dont ils se libèreront plus tard dans le spectacle. Leurs noms font encore référence aujourd’hui : Michel Onomo « Meech », David Imbert, David Colas, Guillaume Legras… Ils produisent une danse d’effets qui provoque la jubilation du public dans la salle. Le travail singulier de recherche et de composition musicale de Franck II Louise se déploie aujourd’hui dans différents projets chorégraphiques de Anthony Egéa, Kadia Faraux, David Llari et dans des bandes originales de films.

Le Pockemon Crew accède à la notoriété en 2003 en devenant champion du monde de break au Battle of the Year en Allemagne. Emmenés par leur mascotte Lilou les breakers allient défi, surenchère de mouvements, musicalité et font la différence avec leur humour provocateur. Ils font partie des danseurs qui ont rendu célèbre le Parvis de l’Opéra de Lyon dont les portes des studios s’ouvrent petit à petit. Ils poursuivent leur travail de création de shows dans une première création en 2004 et ouvrent la Biennale de la danse de Lyon en 2006 avec C’est ça la vie ?! en première mondiale. Un condensé d’énergie venue de la « street », et du sentiment de l’urgence de danser. Les combinaisons de mouvements se déploient en solo ou à plusieurs et on retrouve ce qui fait leur succès : les gestes techniques originaux travaillés avec discipline, la force du collectif et l’envie de divertir. Plusieurs générations de danseurs ont pris le relais du noyau d’origine et Riyad Fghani assure désormais la direction artistique. Les autres mènent des projets dans le hip-hop en parallèle : Lilou avec Street off, Moncef Zebiri avec sa compagnie Freestyles, Yann Abidi avec la Fédération nationale de Breaking etc.

Hybridations  

Rêvolution, Amazones (2003)

BurnOut, Carte Blanche (2016)

Le soutien va de pair avec des recommandations institutionnelles : dramaturgie, rencontre avec d’autres esthétiques, culture chorégraphique, codes de la danse contemporaine…Les chorégraphes hip-hop suivent des stages et des formations. Certains cherchent à sortir de la revendication et de la démonstration. Ils considèrent le hip-hop comme un langage ouvert à des évolutions vers d’autres formes artistiques. Et, alors que le hip-hop avait une dimension collective, sa reconnaissance va faire émerger des individualités.

Anthony Egéa crée la compagnie Rêvolution en 1991, d’abord avec Hamid Ben Mahi aujourd’hui chorégraphe de la compagnie Hors Série. Il se passionne pour la danse classique au début des années 90, grâce à des bourses et à l’école de danse de Cannes. Il cherche dès lors à donner une finition classique à la danse hip-hop. Il combine par exemple l’aérien avec le travail dans le sol et invente ainsi une gestuelle hybride, qu’il transmettra avec sa formation professionnelle à Bordeaux jusqu’en 2021. Quitte à déconcerter certains puristes ! Comme avec Amazones en 2003 où il réfléchit à la place des femmes. 4 danseuses, pieds nus – c’est déjà une révolution – tenues couleur chair près du corps, combinent des mouvements sensuels, des pas de top rock et up rock avec des figures de break techniques : freezes sur les mains, sur la tête, vrilles… En bousculant les stéréotypes d’esthétique et de genre, Anthony Egéa ouvre la danse à de nouvelles possibilités.

Jann Gallois rencontre l’esprit du hip-hop à l’adolescence au Forum des Halles à Châtelet. Pour cette musicienne de formation c’est une évidence et un encouragement à faire de la danse son métier. Carte Blanche c’est 30 minutes d’un travail représentatif de sa patte chorégraphique singulière. Le conservatoire, sa formation scientifique peuvent nous donner des indications sur sa manière de créer. Jann est méticuleuse et rigoureuse. Avec ce brin d’espièglerie qui font le sel de ses créations les plus inoubliables. Avec Marie Marcon et Aloı̈se Sauvage elle propose un cadavre exquis dansé dont le public orchestre la partition chorégraphique : les spectateurs annoncent au micro d’abord un chiffre, correspondant à séquence, puis un chiffre et le nom d’une des interprètes. Chaque représentation dessine alors une nouvelle œuvre. Un concentré haletant de bonne humeur et une réflexion sur l’implication poussée à l’extrême du public dans l’œuvre.

Le hip-hop, un vocabulaire en soi

Ousmane Sy, Queen Blood (2019)

Marion Motin, In the middle (2014)

Rualité, Rite de passage Solo II (2022)

Est-ce qu’il existe une écriture de la danse propre au hip-hop ? Certains continuent à chercher une manière de faire propre à leur identité hip-hop et à puiser dans les valeurs et revendications d’origine pour créer.

Ousmane Sy était de ceux-là. Membre de la 2ème génération des Wanted Posse – champions du monde au Battle of the Year 2001 – cofondateur du Serial Stepperz avec Yugson et instigateur du crew entièrement féminin Paradox-Sal, il défend la culture clubbing sur scène, comme un esprit de rassemblement et de rencontre. Il se réfère en permanence à son héritage. Il métisse la danse house avec les techniques de danses traditionnelles africaines (le sabar du Sénégal, le groka des Antilles…) en étant très influencé musicalement par Fela Kuti. Queen Blood – pour sang royal – est sa première pièce long format. Au Mali, dont est originaire son père, la noblesse ne signifie pas la richesse mais la force qu’on a de passer les épreuves. Sans dramaturgie ni justification, Ousmane Sy cherche à obtenir l’effet d’un corps de ballet tout en exaltant les singularités de chacune des danseuses. Elles enchaı̂nent les pas fluides avec une énergie grisante et une endurance impressionnante. Disparu fin 2020, il nous lègue lui aussi un héritage précieux : la « LegaSy ».

Marion Motin fait la découverte du hip-hop à l’adolescence, dans la rue, aux Halles à Paris et en banlieue parisienne. La grande figure du hip-hop Nasty la prend sous son aile et l’intègre à sa compagnie Quality Street. Sa première création In the Middle est une histoire de famille réunissant les « Swaggers » premier crew hip-hop féminin qu’elle fonde en 2009 avec une bande de femmes fortes et indépendantes. Leur complicité se voit sur scène, tout comme leur liberté contagieuse et l’envie de s’affranchir de toutes les projections qu’on peut avoir sur elles. Marion Motin a un style reconnaissable entre mille. Elle puise dans les techniques du hip-hop newstyle et joue d’attitudes androgynes. Chaque mouvement est instinctif, nécessaire et semble partir du ventre. Sur les chants de Lahsa, artiste américano-mexicaine, elle développe des mouvements de bras, de mains contrastant avec le bas du corps bien ancré dans le sol, et les frappements de pieds, inspirée par la danse flamenco. Le travail de lumières de Judith Leray est cinématographique tout comme la bande-son : le western, Hayao Miyazaki…autant d’inspirations de Marion.

Bintou Dembélé commence à danser en 1985 en passant par la culture de rue et le clubbing. Ses créations, depuis 2002, convoquent la danse, la musique, la voix, les arts visuels et explorent les périphéries, les mémoires rituelles et corporelles. Elle porte une réflexion sur les esthétiques blanches dominantes et cherche à inscrire la pensée et la danse « marronne » fruit de l’histoire de l’auto-libération des esclaves noirs en Amérique et aux Antilles à l’époque coloniale. Elle emploie le solo comme une forme de Rite de passage, un rendez-vous avec soi-même. Solo II est le deuxième volet de Rite de passage, qu’elle a d’abord chorégraphié pour une danseuse de l’Opéra de Lyon dans le programme Danser Encore. En choisissant de mettre en scène le charismatique danseur Michel Onomo dit « Meech »’ – quatre fois vainqueur du Juste Debout en hip-hop et en House – elle se libère de toute forme de norme esthétique et questionne la façon dont le corps est traversé à la fois par l’expérience personnelle et les récits collectifs. Entre douceur et puissance, son corps ondule, pulse, empruntant parfois au Krump, sur la partition musicale minimaliste et répétitive de Charles Amblard.

Les années 2000 ont couronné l’avènement de la danse hip-hop contemporaine et confirmé la place légitime de cette culture sur les scènes des théâtres et évènements incontournables de la danse. A l’instar du hip-hop d’autres mouvements esthétiques, parfois rangés sous l’étiquette danses urbaines, ont explosé ces dernières années : Krump, électro, voguing, waacking… autant de danses affirmant une identité propre et un besoin de faire communauté pour exister.

*Direction Régionale des Affaires Culturelles

À la demande de la compagnie Käfig, nous avons retiré de cette thématique l’extrait du spectacle Boxe Boxe.

Approfondir

Ouvrages

Djakouane Aurélien, Négrier Emmanuel. Le hip-hop en scènes, mutations artistiques et innovations politiques, 2018. 265 p. (Coll. L’Harmattan)

Boisseau Rosita, Philippe Laurent. Danser hip-hop, 2021. 144 p. (Coll. Scala Eds Nouvelles)

Articles en ligne

https://www.liberation.fr/culture/1996/04/26/la-danse-hip-hop-passe-bien-a-l-ecrit-bilan-des-rencontres-a-la-villette-sans-demo-un-langage-qui-se_167775/

https://www.millenaire3.com/ressources/les-enjeux-de-la-reconnaissance-du-hip-hop-par-les-institutions-culturelles-le-cas-de-l-agglomeration-lyonnaise

https://www.mouvement.net/rite-de-passage-solo-ii-une-danse-qui-marronne-t2g-bintou-dembele-michel-onomo

Crédits

Sélection des extraits : Rose-Amélie Da Cunha

Textes et sélection de la bibliographie : Rose-Amélie Da Cunha

Production : Maison de la Danse

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