Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
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Pan-Pot ou Modérément Chantant
Fabien Plasson
Vertikal
Mourad Merzouki
Une pièce mécanique
Pierre Cottreau , Geisha Fontaine
Tempus Fugit
Sidi Larbi Cherkaoui
Tempus Fugit
Sidi Larbi Cherkaoui
Turba
Maguy Marin
Pavillon
Ana Rita Teodoro
One Flat Thing, reproduced
William Forsythe
Loïe Fuller – la danse des couleurs
Loïe Fuller , Brygida Ochaim
Plexus
Aurélien Bory , Kaori Ito
Stäbetanz
Christophe Wavelet , Oskar Schlemmer
Noumenon
Alwin Nikolais
Plexus
Faire le portrait de Kaori Ito est d’abord pour moi un portrait de son corps. Ce n’est pas l’étude anatomique qui m’intéresse ici, mais la mémoire d’un corps travaillé, les traces de la danse à l’intérieur de ce corps vivant.
Plexus, vient du latin de basse époque et signifie « entrelacement ». Dans sa signification anatomique plus tardive, il prend le sens de « réseau de nerfs ou de vaisseaux ». Ce mot indique alors à la fois le mécanisme intérieur du mouvement musculaire, influx nerveux et sang oxygéné, et la mécanique extérieure de la danse, entrelacements de gestes, de déplacements, de corps ou de parties du corps. Faire le portrait de Kaori Ito est d’abord pour moi un portrait de son corps. Ce n’est pas l’étude anatomique qui m’intéresse ici, mais la mémoire d’un corps travaillé, les traces de la danse à l’intérieur de ce corps vivant. Comment toutes les cellules ont participé à ce formidable réseau de tissus musculaires, comment la danse a modelé, sculpté, et finalement agrandi ou meurtri, l’espace intérieur. Kaori Ito est une danseuse qui a travaillé avec de nombreux chorégraphes aux esthétiques très différentes et même parfois opposées. Elle a été soumise à des influences contraires, tiraillées entre des choix artistiques. Ces tensions l’ont traversée. La danse est venue de l’extérieur pour entrer dans son corps. L’enjeu de Plexus est alors là dans le dialogue entre le monde intérieur de Kaori, et le monde extérieur. Dans l’expérience humaine universelle, ce dialogue n’est-il pas le lot de tous? Est-il ce qui nous construit ou l’endroit de notre vulnérabilité?
Avec ce projet, je souhaite poursuivre la série de portraits de femmes, commencée en 2008 avec Stéphanie Fuster dans Questcequetudeviens?. Ici encore, j’ai choisi comme modèle une danseuse, la japonaise Kaori Ito. Mon parti est d’aborder la danse comme document intime du monde intérieur. Là encore, je choisis de m’appuyer sur le parcours d’une artiste, qui dans le cas de Kaori Ito rejoint la problématique du déplacement déjà présente avec Stéphanie Fuster. Kaori Ito est née au Japon. C’est au Japon qu’elle devient danseuse, puis elle se forme à New York pour enfin arriver en Europe, où elle travaille avec des chorégraphes renommés : Angelin Preljocaj, Philippe Decouflé, James Thierrée, Alain Platel. Elle s’installe à Paris et traverse alors l’expérience de l’éloignement non plus provisoire mais choisi, décidé, pour continuer à danser.