Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
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Room With A View (video clip)
(La)Horde
any attempt will end in crushed bodies and shattered bones
Jan Martens
Bless This Mess
Katerina Andreou
Quando Quebra Queima
Martha Kiss Perrone
Sacré printemps !
Aïcha M’Barek , Hafiz Dhaou
Clowns
Hofesh Shechter
Echad Mi Yodea
Ohad Naharin
Noces
Angelin Preljocaj
La mirada del avestruz
Tino Fernandez
Rouge
Mickaël Le Mer
La table verte
Kurt Jooss
Lazarus
Oona Doherty
Témoin
Saïdo Lehlouh
Extension
Amala Dianor , Junior Bosila
DUB
Amala Dianor
Queen Blood
Ousmane Sy
Eden
Maguy Marin
Welcome to paradise
Joëlle Bouvier , Régis Obadia
Plexus
Aurélien Bory , Kaori Ito
Éloge du puissant royaume
Heddy Maalem
She Dreamt of Being Washed Away To The Coast
Lukas Karvelis
P=mg
Jann Gallois
Compact
Jann Gallois
La mirada del avestruz
Dans une Colombie ravagée par la violence, des chorégraphes luttent avec leurs armes : le corps et la danse. Tino Fernández, Espagnol installé à Bogota depuis près de huit ans, ne cesse d’élaborer, parfois à son insu, des allégories de la Colombie.
Dans une Colombie ravagée par la violence, des chorégraphes luttent avec leurs armes : le corps et la danse. Tino Fernández, Espagnol installé à Bogota depuis près de huit ans, ne cesse d’élaborer, parfois à son insu, des allégories de la Colombie : un territoire où il devient de plus en plus périlleux de poser le pied. On connaît et on redoute l’instabilité terrestre de cette zone de séismes, d’éruptions volcaniques, de glissements de terrain. On pense aussi, bien sûr, aux ravages de l’actuelle guérilla. À l’enfermement des citadins colombiens dans leurs villes, l’impossibilité pour eux d’emprunter une route sans risquer l’enlèvement. Chaque Colombien porte en lui les traces de la violence.
Source : Programme de salle Maison de la Danse
« Sans évidemment vouloir justifier la barbarie, avance Tino Fernández, j’ai tenté d’en montrer la poésie poignante, la tragique beauté, comme sur un visage douloureux de mère dont on a tué les enfants. Je me suis attaché encore au drame des «desplazados», paysans arrachés à leurs terres par les exactions des Farc, des paramilitaires, et par la rapacité des grands propriétaires, tombés dans la misère la plus absolue, et qui n’ont plus rien que le coin de terrain vague où ils tentent de survivre. Et j’ai voulu évoquer enfin l’impossibilité de dialoguer quand toute parole est anéantie dans la fureur et le vacarme. En découvrant l’émotion du public, qui les larmes aux yeux, nous acclame et s’identifie ici au drame que vit la Colombie, aux corps torturés des danseurs, maculés de terre, et qui se retrouve dans cette myriade de chaussures abandonnées sur scène, évoquant la multitude des disparus ; oui, dans cette émotion, je réalise ma raison d’être. »
Propos recueillis par Raphaël de Gubernatis pour le Nouvel Observateur (septembre 2002)