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Le breaking, un art pour tous
Bruce Chiefare
ART.13
Phia Ménard
S62°58 W60°39
Gabriela Carrizo , Frank Chartier
ART.13 [Reportage]
Phia Ménard
Radio Vinci Park Reloaded
François Chaignaud
Grand Jeté
Silvia Gribaudi
Les jolies choses
Catherine Gaudet
The continuum : Beyond the Killing Fields
Ong Ken Sen
The Continuum : Beyond the Killing Fields
Ong Ken Sen
Vanguardia jonda
Andrés Marin
Primo toccare
Matteo Levaggi
Péplum
Nasser Martin-Gousset
Ziriguidum et Batalha urbana
Sonia Destri
A fuego lento
Catherine Berbessou
Piume
Giorgo Rossi
[Biennale de la danse 2021] Yuval Pick – « Vocabulary of Need » | Interview
Yuval Pick
[Biennale de la danse 2021] Noé Soulier – « Removing Reset » | Interview
Noé Soulier
[Biennale de la danse 2021] Christophe Haleb – « Entropic Now » | Interview
Christophe Haleb
[Biennale de la danse 2021] Christophe Haleb – « Entropic Now » | Coulisses
Christophe Haleb
[Biennale de la danse 2021] Qudus Onikeku – « RE:Incarnation » | Répétitions du Final du Défilé
Qudus Onikeku
[Biennale de la danse 2021] Irvin Anneix – « Cher futur moi » | Interview
Irvin Anneix
[Biennale de la danse 2021] Répétitions de « Removing Reset » au CNSMD de Lyon avec Noé Soulier
Noé Soulier
[Biennale de la danse 2021] Compagnie HKC aux Usines Fagor
Amala Dianor , Anne Rehbinder , Antoine Colnot
L’Expérience Fagor de la Biennale de la danse 2021
Bokeh Production
Liturgies
Alwin Nikolais
La Maison de Bernarda
Mats Ek
Roméo et Juliette
Birgit Cullberg
Rites
Jacqueline Robinson
Improvisation. Solo.
Jerome Andrews
Lykion Ton Hellinidon
Lefteris Drandakis
Stâbetanz – Danses du Bahaus d’Oskar Schlemmer
Oskar Schlemmer , Debra Mc Call
Baukastenspiel – Danses du Bahaus d’Oskar Schlemmer
Oskar Schlemmer , Debra Mc Call
Automnales
Christine Gerard
Almanach Bruitax
Karl Biscuit , Marcia Barcellos
Silent Collisions
Frédéric Flamand
Prudence ou les émotions subtiles
Josette Baïz
Suerte
Véronique Ros de la Grange
Del Quivir
Maria Angeles Galbaldon
Cancion de los niños muertos
Leyson Ponce
Zoopsie Comedi
Dominique Boivin
Zoopsie Comedi
Dominique Boivin
Unischtbarst
Anna Huber
Pendant que j’y pense
Denise Namura , Michael Bugdahn
Coréografia Para Ouvir
Henrique Rodovalho
Las Horas
Tania Perez-Salas
Shônen-Shôjo Boys & Girls
Kim Itoh
Kuarup
Decio Otero
Medea
Dimitris Papaioannou
Folia
Lia Rodrigues
Ma
Lia Rodrigues
Violatus
Abou Lagraa
Sehnsucht
Karin Waehner
Les marches
Karin Waehner
L’oiseau qui n’existe pas
Karin Waehner
L’exode
Karin Waehner
Mnémosyne
Josef Nadj
Ligne de crête
Maguy Marin
Hard to be soft
Oona Doherty
BROTHER
Marco da Silva Ferreira
Eins Zwei Drei
Martin Zimmermann
Vertikal
Mourad Merzouki
Loïe Fuller – la danse des couleurs
Loïe Fuller , Brygida Ochaim
La Biennale de la danse
Biennale de la danse
Le défilé de la Biennale de la danse
Biennale de la danse
The Art of Urban Dance
Niels « Storm » Robitzky
Relic
Euripides Laskaridis
Dans les plis du paysage
Fabien Plasson
A.H.C. – Albertine, Hector et Charles
Denis Plassard
Jessica and me
Cristiana Morganti
Nicht Schlafen
Alain Platel
You walk ?
Bill T. Jones
Esse Alguém sabe quem
Jomar Mesquita
Hommage à la Argentina
Kazuo Ohno , Tatsumi Hijikata
Mouvement sur Mouvement
Noé Soulier
Magical
Anne Juren , Annie Dorsen
Tabac Rouge
James Thierrée
Democracy
Maud Le Pladec
Gerro, Minos and Him
Simon Tanguy , Aloun Marchal , Roger Sala Reyner
Bosque Ardora
Rocío Molina
BiT
Maguy Marin
Têtes à têtes
Maria Clara Villa-Lobos
Weaving Chaos
Tânia Carvalho
Hunt
Tero Saarinen
Khaddem Hazem
Aïcha M’Barek , Hafiz Dhaou
vsprs
Alain Platel
Hymne aux fleurs qui passent : La Déesse des Fleurs
Lee-Chen Lin
Blanche Neige
Angelin Preljocaj
Samanvaya
Madhavi Mudgal , Alarmel Valli
21
Rodrigo Pederneiras
The dance of nothing
Charles Picq
La légende de Logwé
Biennale de la danse
Blue Lady [revisited]
Tero Saarinen , Carolyn Carlson
Kamanda, qu’en penses-tu ?
Georges Momboye
La mirada del avestruz
Tino Fernandez
La mirada del avestruz
Tino Fernandez
C’est ça la vie !?
Riyad Fghani
L’homme de l’Atlantique
Olivier Dubois
Still-Here
Bill T. Jones
30 jours avec Paul-André Fortier
Paul-André Fortier
Vu
Aïcha M’Barek , Hafiz Dhaou
Sete ou oito peças para um ballet
Rodrigo Pederneiras
Two thousand and three
Gilles Jobin
Miroirs de vie
Lee-Chen Lin
Aphasiadisiac
Ted Stoffer
Parades & changes, replays
Anna Halprin , Anne Collod
Quando l’uomo principale è una donna
Jan Fabre , Lisbeth Gruwez
The Art of Urban Dance
Niels « Storm » Robitzky
Les Murs-Murs de la Méditerrannée
Raza Hammadi
Un pas de côté
Salia Sanou , Seydou Boro
Geografia
Frank Micheletti
Absolute Zero
Saburo Teshigawara
Génération
Madhavi Mudgal
Resistencia
Annick Charlot
Petrushka
Tero Saarinen
Next of Kin
Tero Saarinen
Wrapped
Inbal Pinto
Moon looking dog
Hong Sungyop
Déjà vu
Hong Sungyop
Temps de feu
Sophie Tabakov , Laurent Soubise
Chant VI
Sophie Tabakov , Laurent Soubise
Le Défilé de la Biennale de la Danse 2000
Charles Picq
Um Olhar
Henrique Rodovalho
Palpable
Andonis Foniadakis
Rendez-vous avec Laurent Goumarre : Robyn Orlin
Robyn Orlin
Le défilé de la Biennale de la Danse 2008
Charles Picq , Fabien Plasson
Les damnés de la terre
Fred Bendongué
Parades & changes, replays
Anna Halprin , Anne Collod
Chum, Ku Shinmyung
Kim Mae-Ja
Eye of the Heaven
Kim Mae-Ja
A Benguer
Serge Aimé Coulibaly
El Farruco y su grupo
Antonio Montoya Flores
Tango Vivo
Claudia Codega
Tangos y Valses
Ana-Maria Stekelman
Stâbetanz - Danses du Bahaus d'Oskar Schlemmer
Danses des bâtons
(Danse des bâtons)
De 1926 à 1929, le Bauhaus de Dessau présente les œuvres à caractère expérimental qu’Oskar Schlemmer conçoit en collaboration avec les jeunes artistes venus étudier dans cette école. Au sortir de la Première Guerre mondiale, les avant-gardes européennes sont alors travaillées par les utopies de « l’homme nouveau », bientôt systématiquement mises à mal par la montée des fascismes et du nazisme européens. Entre ces deux évènements désastreux, Oskar Schlemmer est alors de ceux qui s’interrogent sans relâche sur les apories, les contradictions, mais aussi les potentialités dont le nom d’art condense la promesse. Inventeur infatigable, il est constamment en dialogue et en débat avec l’art de son temps. Conjointement à ses enseignements, à ses écrits et à ses recherches dans les domaines du dessin, de la peinture et de la sculpture, ses travaux destinés à la scène situent au cœur de son projet les relations du corps et du geste dans leurs rapports à l’espace et au temps de l’histoire. Sa Stäbetanz, activation temporelle d’une sculpture constructiviste, scande l’invention de l’abstraction chorégraphique.
(source : programme du CND)
Du Bauhaus, école d’art et d’architecture installée à Weimar 1919-1925 puis à Dessau 1925-1932, une très belle rétrospective au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 1969 permettait de saisir toute l’importance. Par l’enseignement novateur qui y fut pratiqué et par le rayonnement d’un courant de pensée qui prônait « l’homme nouveau » et « l’unité entre tous les arts », son influence sur les idées artistique du XXème siècle devait être déterminante tant en matière d’architecture et de design, qu’en matière d’art abstrait. C’est là qu’Oskar Schlemmer allait mettre au point une danse abstraite « mathématique » qu’il opposait à la « coquetterie pure et doucereuse » du vieux ballet classique et au « caca héroïque » de « l’extase » expressionniste.
Deux films présentés lors de cette rétrospective révélaient l’un, le Ballet Triadique créé en 1922, l’autre L’homme et la figure artistique reconstitué par Albert Flocon-Mentzel (professeur aux beaux-arts de Paris, ancien élève de Schlemmer) en 1960, à partir des danses créées par Oskar Schlemmer à Dessau qui font d’ailleurs l’objet du spectacle de Debra Mc Call. Quant au Ballet Triadique, le centre Pompidou nous proposait en octobre 1978 une intéressante reconstruction due à Gehrard Bohner, dans le cadre de l’exposition Paris-Berlin.
W A L T E R G R O P I U S
Lorsqu’en 1919, Walter Gropius, architecte berlinois connu pour ses architectures de verre et d’acier, est chargé de la direction d’une école d’architecture à Weimar (ancien duché de Saxe), république libérale, social-démocrate. Les idées de la révolution bolchévique soufflent sur les intellectuels allemands qui cherchent « les voies d’un art prolétarien » ou tout au moins « d’un art pour tous, un art universel ».
L E S P L A S T I C I E N S
Parce que la peinture, dominante en ce début de siècle, « avait créé une esthétique nouvelle qui fournissait les principes de l’architecture de l’avenir »(1), Gropius confie l’enseignement du Bauhaus (littéralement maison du bâtir) à des plasticiens : Itten (1919-1933), Klee (1920-1931), Kandinsky (1922-1933), inventeur de la peinture abstraite, Schlemmer (1920-1929), sculpteur et peintre passionné de recherche théâtre-danse, Moholy-Nagy (1923-1928), Albers (1923-1933), tous deux peintres constructivistes. Les études comprennent un cours préliminaire d’un an portant sur les matériaux, l’espace, la couleur, la composition, etc. et des ateliers de spécialisation ‘architecture, peinture, sculpture, théâtre, photographie, ameublement, poterie, etc.) débouchant sur des applications pratiques : « fabriquer organiquement des objets, préconisait Gropius, se limiter à ds formes et des couleurs élémentaires », créer des prototypes pour des objets de la vie quotidienne (2). En bref l’idée, imprégnée de « pensée philanthropique bourgeoise, était d’améliorer la qualité de vie des masses et de produire des objets « gestaltés » , solides, fonctionnels, bon marché et beaux (3). Idée que Gropius considérait comme une « nécessité d’ordre social ».
L’ A B S T R A C T I O N G E O M E T R I Q U E
Appelé au Bauhaus comme « maître des formes de l’atelier de sculpture en 1919, Schlemmer devait prendre la direction de l’atelier de théâtre en 1922, succédant en cela à Schreyer dont le départ, ainsi que celui d’Itten en 1923, font passer le Bauhaus et l’expressionnisme à l’abstraction géométrique. Partageant en bien des points les idées de Kandinsky, Gropius et Schlemmer optaient pour les formes simples (carré, cercle, triangle), les couleurs primaires (jaune, rouge bleu) déjà exposées par Kandinsky dans Le Spirituel dans l’art en 1910. Trilogie géométrique qui faisait écrire à Schlemmer à propos du Ballet Triadique : « le nombre trois est une figure importante : avec lui, on dépasse le moi monomane et la contradiction de la dualité, on arrive au collectif » (4). S’il croyait en la danse comme « germe t point zéro » de toute renaissance théâtrale, c’est de la mécanique du corps et de la simplicité qu’il la faisait partir : « Pour ma part, je professe la mécanique du corps. Je vois dans la simplicité une force où toute novation déterminante trouve ses racines. Entendue comme l’élémentaire, comme la tabula rasa, elle devrait assurer le chemin de l’avenir » (05). Parce qu’il la considère l’art de la scène comme un art de l’espace, la forme comme élément de l’espace, la couleur et la lumière comme éléments de la forme, « il faut, dit-il, imaginer des spectacles où ne se produit que le mouvement de formes, de couleurs et de lumières » (6)… et prendre la forme humaine « en tant qu’élément scénique en la métamorphosant par le masque, le costume et l’accessoire » (7). Et Schlemmer, curieusement, indique déjà dans une lettre à Otto Meyer en 1925ce qui sera la base de la chorégraphie abstraite des années 60 : « Pousser plus loin la géométrie de la danse et l’expérimenter sur des tapis marqués de différentes lignes géométriques, chacun des espaces étant numérotés et son numéro clamé durant la danse. Même chose pour la musique, la couleur, l’espace, etc. ». Comparant justement la danse à la musique, Schlemmer précisait quelques années plus tard : « Comme la musique de J.-S. Bach qu’il faut appeler abstraite parce qu’elle est « dis-jointe », de tous les éléments d’illusion de nature, parce qu’elle se développe à partir des seuls moyens de chaque instrument et qu’elle est soumise à la mathématique et au contrepoint, parce qu’elle est aussi soutenue, bien sûr, par la grandeur d’une idée, ainsi la danse abstraite doit signifier une création née d’elle-même qui se suffit à elle-même ». (08)
L’ E X I L
Contesté par une nouvelle génération d’étudiants, Schlemmer quitte Dessau en 1929. En 1932, le Bauhaus, chassé par la municipalité, se réfugie à Berlin où, très vite, il sera fermé par les nazis (1933). Kandinsky s’installe en France, Klee en Suisse, Gropius, Van der Rohe, Moholy Nagy et Albers aux États-Unis, propageant un peu partout les idées du Bauhaus. Citons dès 1933 les cours d’Albers et Schawinsky à Black Mountain College (Caroline du Nord) et en 1937 le New Bauhaus de Chicago, institut de design. De toute évidence, la danse abstraite américaine (Merce Cunningham, Alvin Nikolaïs, Lucinda Childs, Trisha Brown, etc.) trouvait là ses racines, même si, parfois, elle n’en avait pas conscience.
Source : Lise Brunel, pour le catalogue de la Biennale de la danse 1984
(1) in Catalogue Bauhaus Paris/1969 p. 9.
(2) id. p. 20.
(3) « Théâtre au Bauhaus », Eric Michaud, L’âge d’homme, p. 12.
(4) Théâtre d’abstraction, Oskar Schlemmer, L’âge d’homme, p. 133.
(5) id. p. 40.
(6) id. p. 47.
(7) id. p. 63.
(8) id. p. 71.