Lost in burqa

Les chorégraphes s’emparent des pièces uniques que sont les « vêtements-sculptures » de Majida Khattari pour faire surgir des états de corps en lien avec la matérialité, les poids et les textures de ces oeuvres uniques.

En avril 2010, pour faire écho à l’approche chorégraphique autour du hijab que soulèvent Héla Fattoumi et Eric Lamoureux dans Manta (création Festival Montpellier danse 2009) alors présentée au Théâtre de la Cité Internationale de Paris, la plasticienne marocaine Majida Khattari est l’invitée de Pascale Henrot. Elle y présente son fameux V.I.P (ou Voile Islamique Parisien). Soit un défilé de « vêtements-sculptures » qui détournent les burqas, niqabs et autres safsaris pour révéler de la situation complexe et ambiguë de la femme dans l’Islam contemporain.

Subjugués par ses oeuvres et nourris par les nombreuses discussions qu’ils vont entretenir avec Majida Khattari, les deux chorégraphes lui proposent de prolonger cette rencontre en faisant participation/partition commune pour une performance exceptionnelle dans le cadre de la sixième édition du Festival Danse d’Ailleurs et en coproduction avec l’école supérieure des arts & médias de Caen. Ensemble, ils créent Lost in burqa.

Les chorégraphes Héla Fattoumi et Éric Lamoureux s’emparent donc des pièces uniques que sont les « vêtements-sculptures » de Majida Khattari pour faire surgir des états de corps en lien avec la matérialité, les poids et les textures de ces oeuvres uniques. Les portant comme des sculptures de tissus mouvants et guidés par le potentiel imaginaire de chacune d’entre-elles, huit performeurs, dans une danse inquiète et surprenante, s’attaquent aux effets symboliques, fantasmatiques du hijab : ce vêtement parfois imposé, dont la nature première serait « de soustraire à la vue ou isoler un corps ou un objet ». Pour tout écrin de cette performance, le public est convié à s’installer sur des bancs qui entourent l’espace scénique.

Dernière mise à jour : avril 2012