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Interview Mokhtar Boussouf | Pont Culturel Méditerranéen / NYA
Danseur du Ballet Contemporain d'Alger
Mokhtar Boussouf, parfois timidement, parle de cette extraordinaire aventure qu’il vit depuis plus d’un an avec le projet d’Abou Lagraa : le Pont culturel méditerrannéen.
NYA, la première pièce du Ballet Contemporain d’Alger est le résultat d’un travail enbinôme, celui constitué avec Nawal Aït Benalla-Lagraa, dans le cadre du Pont Culturel Méditerranéen. C’est en effet au travers d’une intense formation (classique, contemporain et yoga), qu’elle a su donner à ces jeunes danseurs issus de la rue, une liberté corporelle et une ouverture intellectuelle pour être disponibles à mon écriture chorégraphique et au processus de création lui-même, dans toute sa complexité et ses difficultés.
Grâce à cette ouverture artistique, porteuse d’espoir, et à leur enthousiasme exprimé, Nya, mot arabe exprimant le fait de faire confiance à la vie, m’est apparu ici comme un titre évident de sens. En effet, en Algérie, dès notre tendre enfance, nos parents nous transmettent ce mot qui est lié directement au divin et qui fait partie intégrante du vocabulaire de tous les jours. Si quelqu’un porte en lui cette Nya, il va forcément transformer toutes les souffrances de la vie pour l’aider à exister, s’épanouir et donc s’ouvrir au monde. C’est bien là que ce Pont Culturel Méditerranéen prend aussi tout son sens. Car il offre à cette jeunesse d’aujourd’hui, les moyens d’imaginer, de créer et de donner au public une vision plus juste de ce qu’elle est.
Cette création est composée de deux pièces distinctes, chacune baignée par deux musiques représentatives de la mémoire collective française et algérienne : Le Boléro de Maurice Ravel et des Chants d’Houria Aïchi. Et deux univers chorégraphiques s’y révèlent. Pour la première, mon choix est de mettre en exergue la singularité de chaque danseur dans une écriture hip-hop. Pour la seconde, mon désir est de parler de leur culture et de leur identité, faites de tradition et de modernité. C’est ainsi que danses et musiques permettent le voyage entre les deux rives de ce Pont méditerranéen. Les voix envoûtantes d’Houria Aïchi et le Boléro de Ravel aux mélodies orientales enveloppent les corps des danseurs pour les emmener jusqu’à la transe. »
Source : Abou Lagraa
En savoir plus : www.aboulagraa.fr