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Ibéré
Orphée Georgah Ahéhéhinnou
Entre ciel et terre
Kossivi Sénagbé Afiadegnigban
Danseuse, pas pute !
Denise Ishola
Kri-monologie
Christal Dossougouin
La Danse des sept tours
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Tsunami 2.0
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Balles perdues
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Gbé miton
Carmelita Siwa
Entre être et ne pas être
Carmelita Siwa
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Kossivi Sénagbé Afiadegnigban
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Nourou-Deen Eniola
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Chaos Elégant
Arouna Guindo
Chaos Elégant
Arouna Guindo
Entre ciel et terre
Extrait
Premier solo de Kossivi Sénagbé Afiadgenigban, Entre ciel et terre révèle la quête intérieure et le chemin initiatique que le chorégraphe, en proie à un questionnement sur son identité culturelle et spirituelle, entreprend à l’âge adulte. Entre les rituels vodun auxquels, enfant, il participe, l’éducation protestante qu’il reçoit de sa tante, chez qui il est placé, et la liturgie musulmane à laquelle il se livre, à neuf ans, sous l’égide d’un imam prompt à le convertir, le jeune togolais se sent perdu. Qui est-il ? Animiste, chrétien, musulman ? Quel choix faire pour se sentir vraiment lui-même ? En 2012, une grande cérémonie annuelle rassemblant sa famille élargie déclenche en lui l’envie et la nécessité de mieux comprendre les fondements de sa culture vodoun. C’est ce chemin initiatique de connaissance de la tradition et, ce faisant, de rencontre avec lui-même qu’il dévoile dans son solo. Ce combat, à la fois mental et physique, pour choisir une voie spirituelle qui réponde à ses questions existentielles et lui permette de se reconnecter à lui-même.
Sur le plateau, un rectangle blanc de 7 m2 délimite un espace enfermant le danseur : l’espace des lignes et des angles droits, le terrain du monde moderne, celui d’aujourd’hui, qu’il serait vain de refuser. En retirant une partie de la bande collante, le danseur ouvre une brèche et trace un cercle, symbolique de la communauté, de la protection, de la continuité avec les ancêtres. Fusionner une forme dans l’autre, inscrire sa culture dans le monde d’aujourd’hui, en perpétuelle mutation ; ancré dans la tradition et ouvert sur l’extérieur. Relié entre le ciel et la terre.
Témoignant de son chemin d’initiation, Kossivi Sénagbé Afiadegnigban intègre au fur et à mesure de sa chorégraphie des gestes et attributs issus de la ritualité vodoun. L’index dressé qui oscille d’avant en arrière figure le mouvement de l’avaga, petit hochet qui sert à appeler l’esprit, le vodun, à le guider pour qu’il chevauche l’adepte. Sitôt en transe, ce dernier est recouvert de poudre de kaolin, – ici du talc – symbole de pureté, qui agit aussi comme élément de connexion entre le corps charnel et l’esprit venu le posséder.
Dans cet extrait, situé à la fin de la pièce, le danseur s’approprie le cercle et trouve, par la voie du rituel, le lien avec ses origines et une réponse à sa quête.
Source : Programme Instant Togo – décembre 23, interview par Anne Décoret-Ahiha, 7 mai 2024, Lomé (Togo)
Représentation au Magic Mirror, Institut Français du Togo, 15 décembre 2023.
Le dépôt de cette vidéo a été possible grâce au soutien de l’Institut Français, de la Métropole de Lyon et de la Ville de Lyon dans le cadre du projet 2023 – 2024 « Développement de ressource numérique sur la création chorégraphique africaine et outil pour la formation artistique, à la critique d’art et à la médiation culturelle au Bénin et au Togo » porté par Anne Décoret-Ahiha.