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LE ROI DANSE !
Auditorium de l'Abbaye Royale de Fontevraud
Note d’intention
Au crépuscule d’un roi soleil, ne restent que les souvenirs d’un jeune souverain danseur. Les danses se font rares, dans une cour vieillissante. La Chapelle royale devient l’écrin d’une musique sur laquelle ce roi ne danse plus. Cette musique c’est celle du Grand Couperin. Une musique raffinée, délicate, théâtrale ; des suites de danses dont certaines remuent nos solitudes ou bien les rejoignent.
Imaginez un roi nostalgique qui, le temps d’un soupir, éveille en lui le frisson de la danse à l’écoute d’un menuet ou d’une sarabande.
La postérité garde en mémoire le bal à la cour et le rôle d’Apollon mais le danseur passionné et fougueux qu’était ce roi se souvient aussi de ses rôles dansés en travesti dans des ballets de cour et des comédies ballet, ceux de filou ivre, ou ceux de diseuse de bonne aventure.
Danser à l’envi, s’entourer des meilleurs danseurs professionnels, préférer la compétence au rang social, en faire l’expression glorifiée de son pouvoir : l’histoire ne le sait pas encore mais le roi n’aura nul successeur. Aucun compositeur n’aura plus jamais le privilège d’avoir un souverain danseur !
Dans ce spectacle en triptyque, nous fantasmons la réunion de deux jeunesses anachroniques: l’impétuosité d’un roi danseur et l’élégance d’un Couperin magistral pour faire renaître ces facettes méconnues, burlesques, poétiques ou émouvantes du Roi Soleil :
Louis XIV et la “turquerie”
1670, le souvenir du rire et des larmes. Si le roi demande à Molière de faire rire avec la Turquerie du Bourgeois Gentilhomme et que Lully invente le tragédie lyrique, c’est aussi l’année des dernières représentations de Louis XIV sur scène. L’impétueuse Montespan à ses côtés, le roi reçoit le sultan et son ambassadeur. Parmi les cadeaux offert à Louis : une odalisque. Sentiments d’amour, d’humiliation et de jalousie troublent la cour…
Louis XIV masqué et travesti dans la comédie ballet
1664, cette fois-ci pas de drame, mais du travestissement, du burlesque. Comédie et danse sont entremêlées, la hiérarchie est renversée, les hommes jouent des femmes, les femmes interprètent des hommes. Le roi danse une diseuse de bonne aventure et s’applique à ne pas savoir combattre.
Louis XIV apollinien dans le Grand Ballet royal de la Nuit
Enfin, 1653, Louis est âgé de 15 ans et pour la première fois il incarne Apollon le Soleil levant. Chaque allégorie par sa poésie, sa grandeur, son souffle exalte la gloire du roi danseur : la Nuit, Vénus, le Sommeil, les Songes funestes, l’Aurore…C’est Le Grand Ballet royal de la Nuit à la fin duquel l’Aurore annonce “le Soleil qui me suit c’est le jeune Louis”.
” Je me suis plu à imaginer qu’en 171 5, à l’écoute de cette musique, Louis XIV se laisse envahir par les souvenirs. Il déleste ses épaules du poids des ans pour remonter le temps jusqu’à celui où jeune, il dansait, exultait, vivait en dansant .”
Marie-Geneviève Massé