Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Nuit
J’ai besoin de m’éblouir en pleine nuit, pour m’aveugler dans la lumière.J’ai fermé les yeux longtemps pour mieux les ouvrir, j’ai cru voir, je ne voyais rien. Alors j’ai plongé dans l’obscurité les yeux à moitié ouverts, le regard de côté…
de Mathilde Monnier
Création les 27.28.29 juin 1995 . Opéra de Montpellier, dans le cadre du Festival Montpellier danse
J’ai besoin de m’éblouir en pleine nuit, pour m’aveugler dans la lumière.
J’ai fermé les yeux longtemps pour mieux les ouvrir, j’ai cru voir, je ne voyais rien. Alors j’ai plongé dans l’obscurité les yeux à moitié ouverts, le regard de côté.
De côté, là, vers ces coulisses épaisses où surgit l’ombre des lumières, je suis dans la lumière.
Tous me regardent, forcément, ils sont dans le noir.
De quel monde de l’obscur sommes-nous ?
Le regard rentré, j’ai observé la nuit noire, … des pages de lumière se sont mises à défiler.
En face, ils se sont donnés rendez-vous pour être ensemble dans le noir.
A regarder de la lumière.
Les yeux dans les yeux ; mon regard est reparti errer autour de moi à la recherche d’un point, un point fixe, malheureusement je bouge toujours, la lumière tombe. Nuit. Je cligne des yeux.
Nous nous regardons, là, dans la lumière noire.
Allers-retours à travers une nuit intérieure. Promenade dans l’épaisseur de l’espace où la danse n’a besoin que d’elle-même et du regard de l’autre.
Mathilde Monnier
Date de mise à jour 10 octobre 2013