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Un-twomen-show

Réalisation
Réalisation Centre national de la danse
Année de réalisation
2005
Année de création
2004

Duo masculin autour du tango aux accents comiques. Enregistré au CND le 7 février 2005

Après une première collaboration pour le « Show » en 2001, Foofwa d’Imobilité et Thomas Lebrun créent « Un-twomen-show ». C’est leur réponse à une commande de Lille 2004/Capitale culturelle, manifestation dont le thème général était le tango. Les deux chorégraphes décident alors de réaliser un « documentaire spectaculaire » apte à faire dialoguer la vidéo et les propositions scéniques. Ils veulent évidemment se référer à l’histoire du tango argentin, mais ils s’intéressent aussi à son utilisation dans l’histoire de la danse, essentiellement contemporaine. Ils choisissent de citer, voire de parodier, des artistes qui ont utilisé le tango dans leurs créations : Jean-Claude Gallotta, Oscar Araïz, Merce Cunningham, Dominique Bagouet, Daniel Larrieu, Hans Van Manen… C’est l’occasion de jouer des identités de genre et de s’emparer de cette danse de couple pour déconstruire les rôles sociaux de la femme et de l’homme. Ce spectacle est un spectacle engagé. Mais c’est un engagement dans le plaisir. La formidable présence des deux interprètes transforme le pastiche en une déclinaison d’exposés iconoclastes qu’ils nomment « théorires ». Le rire est une force lucide.

Du cours de tango selon Mademoiselle Yvonne au tango des bouchers de Boris Vian (à la façon des chanson de gestes), d’un duo de Geishas à une revue américaine, les chorégraphes se saisissent des clichés pour nous en proposer une autre lecture. La dérision renvoie l’esprit de sérieux à ses limites pour s’ouvrir au détournement des codes et des formes. L’écrivain argentin Jose-Luis Borges évoque le tango qu’il a vu « danser sur fond doré de crépuscule par des gens capables d’une autre danse, celle du couteau ». Mais, ici, le couteau est ce couteau de théâtre dont la lame s’enfonce dans la puissance du faux. Foofwa d’Imobilité et Thomas Lebrun s’emparent d’une « danse de société » pour se l’approprier et la transforment selon leur désir. Les deux danseurs s’appuient sur leurs territoires respectifs pour s’influencer mutuellement, leur complémentarité opère des glissements.
Dans la dernière partie du spectacle, l’un est habillé en blanc, l’autre en noir, le yin et le yang s’apparient. Leur connivence est généreuse, elle nous entraîne dans un jeu de déguisements où le masque est un art des surfaces, un art de vivre, une joyeuse obstruction aux schématismes identitaires. Leur précision dans le mouvement est étonnante et contraste avec la désinvolture affichée. L’outrance se conjugue à l’art du détail, la pratique populaire convoque un capital culturel, la performance de cabaret témoigne d’un questionnement sur l’art contemporain. Tout se passe comme si la possibilité de jouer était enfin l’enjeu.

Geisha Fontaine

Dernière mise à jour : mars 2010

Réalisation
Réalisation Centre national de la danse
Année de réalisation
2005
Année de création
2004
Direction artistique / Conception
Thomas Lebrun et Foofwa d’Imobilité
Durée
63 minutes
Lumières
Jean-Marc Serre
Musique
Mme Butterfly-Puccini, Rosendo-Orquesta Greco, Azabache-Paul Beron, El Chucho-Orquesta, Tipica Portera, Mme Yvonne-Carlos Gardel, Cité tango-Astor Piazzolla, La Argentina-Julia Miguenez , Les joyeux bouchers-Boris Vian, Ana d’Omerka-Lili Boniche
Interprétation
Thomas Lebrun et Foofwa d’Imobilité
Autre
Foofwa d’Imobilité en collaboration avec Thomas Lebrun
Production vidéo
Prise de vue pour Mademoiselle Yvonne Angèle Micaux – Vidéo Foofwa d’Imobilité en collaboration avec Thomas Lebrun
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