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Ulysse
Ulysse / création à la Maison de la culture de Grenoble en 1981
Ulysse / recréation au Festival de Châteauvallon en 1993
Avec Ulysse, j’ai voulu rendre hommage à la chorégraphie, raconter de manière ludique l’architecture de l’espace.
Je n’ai pas voulu théoriser sur la danse mais plutôt jouer avec certaines situations du ballet moderne et classique en les truffant de détails et de mouvements personnels.
J’ai par exemple utilisé et parfois tordu le cou à la symétrie, à la perspective, aux entrées et aux sorties, aux pas d’ensemble, aux enchaînements entre le groupe et les solistes, aux duos, aux portés dédoublés, aux comptes, aux quatuors, à la multiplicité des centres, aux marches, aux arabesques, etc… Se sont rajoutés de manière naturelle, le côté sensuel et charnel des danseurs et quelques « fêlures » qui annoncent ou rappellent d’autres chorégraphies plus tourmentées.
Une fois la pièce construite il fallait lui donner un titre. Je décidais de l’intituler : Ulysse, car la complexité de la chorégraphie m’empêchait en tant que danseur de la pénétrer facilement. Comme le héros d’Homère j’y voyais là mon propre exil et l’impossibilité d’atteindre mes propres rivages chorégraphiques.
La musique océane d’Henry Torgue et Serge Houppin, le blanc rêvé de Jean-Yves Langlais m’influencèrent dans ce choix. Avec ce titre, il était intéressant de voir apparaître toutes les correspondances qui pouvaient naître entre Homère, Joyce et la chorégraphie.
Je vous invite à partager ces correspondances, à éveiller le « soursik » qui sommeille en vous, et raviver nos rêves enfouis.
Jean-Claude Gallotta