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Twenty-seven perspectives
« La musique tient dans l’œuvre chorégraphique de Maud Le Pladec une place que l’on pourrait qualifier d’essentielle : à la fois point d’ancrage, méthode de composition, puissance agissante, elle est ce par quoi la danse surgit : ce contre quoi elle lutte ou s’adosse, ce avec quoi elle dialogue ou fusionne. Pour cette création, qui fait suite à sa nomination à la direction du Centre Chorégraphique d’Orléans, Maud Le Pladec a voulu revenir à la page blanche, afin de se demander quelle était sa danse ; comme une occasion d’en repenser les bases, les modes de structuration.
Les Twenty-seven perspectives dont il est question dans le titre, renvoient au travail de l’artiste Remy Zaugg, qui s’est livré dans son œuvre 27 esquisses perceptives, à la tentative d’épuisement d’un tableau de Cézanne. Comment réinterroger ces monuments artistiques appartenant à l’inconscient collectif ? A la manière d’une « enquête sur l’acte perceptif », Maud Le Pladec, accompagnée du compositeur Pete Harden, a creusé la structure de la célèbre Symphonie Inachevée de Schubert pour en extraire une série de réinterprétations subjectives et fragmentaires. Par un acte radical de dissimulation et de spectralisation de sa présence, elle déplace les coordonnées du rapport danse / musique pour ouvrir toutes les perspectives kinesthésiques permises par cette inscription en négatif. Les danseurs deviennent l’écriture d’une musique tout autant que les véhicules de son expressivité renouvelée. 5 Agis par cette partition qui fait vibrer la danse, la décuple, la déchire, les corps se lancent dans une exploration frénétique de l’espace. Dans une dialectique entre éclaircissement et folie, creux et plein, Twenty- seven Perspectives instaure un va-et-vient constant entre composition chorégraphique et symphonie cachée : un contrepoint virtuel et virtuose entre l’ouïe et le regard, le mouvement et les traces vibratoires d’un silence en trompe-l’œil. »
— Gilles Amalvi