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Toi moi, Tituba…

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Collection
Année de réalisation
2023
Année de création
2023

Tout part de rencontres, comme toujours, rencontre avec la philosophe Elsa Dorlin, rencontre avec son texte Moi, toi, nous… : Tituba ou l’ontologie de la trace  que j’eus la joie de mettre en mouvement en 2021 dans le cadre de l’ADN  Dance Living Lab au Théâtre National de Chaillot, et puis des  retrouvailles, avec Tituba et la pensée de Maryse Condé.  Récit-généalogie paru en 1986, Moi, Tituba sorcière… donnait  vie, à partir de quelques lignes découvertes dans les minutes d’un  procès pour sorcellerie, à Tituba, femme, noire et sorcière, à une  époque où il n’était bon d’être aucun d’eux. Une œuvre-résistance, celle  de Maryse Condé, qui n’a eu de cesse de redonner une voix, une chair,  une histoire à ce qui a été effacé, tu et meurtri. 
Car tout est là. Comment faire résonner les souffles, les vies et les  rêves de ces hommes et ces femmes dont les identités et les existences  furent niées et broyées par la traite et le système colonial ?  
À travers les mots ? À travers le corps peut-être, puisque je suis  danseuse ? À travers la voix qui habite l’espace, les chants qui parlent  à ceux qui sont là et ceux qui sont loin ?  

Comment déplacer mon corps et mon histoire pour rendre audibles,  visibles et palpables, des traces de vie éteintes, passées inaperçues,  ignorées ou oubliées, comment me relier à ma propre histoire dont ne  témoigne nulle trace écrite, à l’exception, peut-être, de quelques «  ratures historiques » pour reprendre les mots d’Elsa dans les archives  administratives coloniales ? Est-il possible de faire lignage, de relier  le temps d’une danse, celles et ceux que l’histoire a oublié.es avec  tant d’application avec nos vies, mais aussi avec celles et ceux qui  sont à naître ? Je voudrais travailler à partir d’un corps-archive à  même de recueillir et honorer les mémoires, une archive vivante,  sensible, physique et corporelle pour rassembler des vécus nés de la  dispersion même. 
C’est un solo collectif donc, je n’y serai pas seule, un solo pensé  comme une traversée, celle d’un espace hybride à la fois africain,  américain, européen, caribéen, espace de traces, de rêves et de  violences. J’imagine un corps à 360 degrés, visible sous toutes ses  perspectives, qui sont toutes à considérer. Un corps qui serait le  fragment et l’entier. Un corps qui creuserait un passé fait de  souffrances et de douleurs pour mieux célébrer, réparer et commémorer.  Un corps debout, tout simplement, une archive incarnée à ma manière pour  que l’oubli et l’effacement ne prennent pas le pas.
Dorothée Munyaneza 

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Collection
Année de réalisation
2023
Année de création
2023
Direction artistique / Conception
Dorothée Munyaneza
Durée
60′
Lumières
Marine Le Vey
Musique live
Khyam Allami
Musique originale
Khyam Allami, Dorothée Munyaneza
Interprétation
Dorothée Munyaneza
Production de l'œuvre vidéo
Maison de la danse
Son
Camille Frachet
Production de l'œuvre chorégraphique
Cie Kadidi, Virginie Dupray, assistée de Nouria Tirou. Coproduction Tanz im August – HAU Hebbel am Ufer Berlin ; Chaillot Théâtre National de la Danse ; Maison de la Danse Lyon – Pôle Européen de création ; DeSingel Anvers ; Pavillon ADC Genève ; Fonds Transfabrik – Fonds franco-allemand pour le spectacle vivant. Accueil studio : CCN – Ballet National de Marseille ; Friche Belle de mai ; Ce,tre d’art Montévidéo Marseille. Soutien / DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur (Compagnie conventionnée) ; Centre d’art Montévidéo – festival Actoral Marseille.
Autre
À partir d’un texte d’Elsa Dorlin
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