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Tenacity of Space
Deborah Hay ne s’est jamais attachée à un vocabulaire. La grande dame de la danse post-moderne poursuit dans Tenacity of Space sontravail fondamental sur la pratique comme moyen d’élargir l’horizon du danseur. Avec les danseurs de DANCE ON, elle a cherché les conditions expérimentales permettant à leur expérience de s’exprimer dans l’espace. Le titre de la pièce est venu par hasard de Moisson, roman de Jim Crace, qui évoque la transformation cataclysmique d’une communauté agricole. Tenacity of Space est né sur fond d’élection de Donald Trump et de migration syrienne, auxquels Deborah Hay, qui voit dans la danse sa « forme d’activisme politique », répond par le mouvement pur, un travail presque « bouddhiste » qui part du champ visuel de chaque danseur. Après avoir travaillé avec des interprètes de tous niveaux, la chorégraphe américaine a recentré sa pratique sur les danseurs expérimentés, et a trouvé dans DANCE ON des partenaires chevronnés. La question de l’âge la touche particulièrement, dit-elle : « J’ai dû trouver un autre moyen d’avancer avec ce que je pouvais faire, qui n’avait pas à voir avec l’endurance physique ou la virtuosité. » À ces derniers, Deborah Hay préfère une élégance sobre et la recherche de ce qui continue à faire danse quand on laisse de côté les effets éprouvés. Tenacity of Space est à son image, elle qui cite volontiers Gaston Bachelard et sa Poétique de l’espace : « L’immensité est en nous. Elle est attachée à une sorte d’expansion d’être que la vie refrène, que la prudence arrête. »
Source : programme du CND