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Tauride
Catherine Diverrès engage la réalisation de sa pièce Tauride alors que la guerre commence d’embraser la Yougoslavie, laissant l’Europe médusée devant la résurgence de barbaries à fondements ethniques sur son territoire.
Création 1992.
La Nouvelle danse française eut des façons très diverses de mettre en pratique son entrée en résonance avec son temps. Quand certains chorégraphes cultivèrent les tendances des attitudes, modes de vie et d’expression qui composent l’air du temps, d’autres montrèrent une préoccupation beaucoup plus politique. Ainsi Catherine Diverrès engage la réalisation de sa pièce Tauride à l’automne 1991, alors que la guerre commence d’embraser la Yougoslavie, laissant l’Europe médusée devant la résurgence de barbaries à fondements ethniques sur son territoire. Médusée et par trop passive, considère la chorégraphe, qui en passe alors par Eschyle pour déployer une vision tragique de l’humain, où la danse croise le texte littéraire et philosophique. Chacun de ses onze interprètes s’est projeté dans un héros tragique, et un montage de type cinématographique fait se télescoper les béances et surgissements qui animent le théâtre hétérogène des espaces et des images mentales qui en découle. Créée au terme d’une résidence au CNDC d’Angers, cette pièce fut retenue comme un moment essentiel de la chorégraphie contemporaine.
Source : Gérard Mayen