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Symphonia harmoniæ cælestium revelationum (version 11/69)
François Chaignaud et Marie-Pierre Brébant partagent un même attrait pour la musique en tant qu’expérience : forme ouverte et plurielle, immergée dans l’histoire, en friction avec d’autres formes d’expression. À rebours de toute interprétation orthodoxe, le point de départ de leur création s’apparente à un horizon utopique, rêvé à l’entrecroisement d’une partition, d’une figure. Cette figure, c’est celle d’Hildegard Von Bingen, religieuse bénédictine mystique du XIIe siècle, qui fut aussi théologienne, médecin et musicienne – ayant laissé derrière elle une œuvre musicale regroupée sous le nom de Symphonia harmoniae caelestium revelationum. La démarche de Chaignaud et Brébant consiste à réinterpréter ses monodies en les adaptant pour voix et bandura (instrument traditionnel ukrainien) et à interroger leur contenu musical et spirituel en dehors des cadres traditionnels. Dans un geste d’écart aussi bien vis-à-vis de l’hagiographie catholique, de la musique ancienne que du champ chorégraphique contemporain, ils cherchent à prendre l’entière mesure de ces révélations, pour faire ressortir la liberté de ces visions ardentes et de leur rapport charnel au divin. Objet inouï – dont l’horizon est l’interprétation in extenso des soixante-neuf antiennes, leur performance se situe à la frontière de l’installation méditative, du concert et de la chorégraphie contemplative. Par les ressources croisées du corps, de la voix et de la bandura, ils convoquent une image autant qu’une danse, une sculpture de temps autant qu’une vision d’extase.
Source : programme du CND