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Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Solo (2003)
Philippe Decouflé danse ici à la première personne. Mais il ne chorégraphie pas son ego. Il donne des fragments d’existence et de sensations où chacun peut se bricoler un portrait. Son « Solo » est un «je» de bascule, entre lui et nous.
Sa vie, son œuvre ? On s’en fiche. Le « Solo » est très vaguement autobiographique. Mais il parle au cœur humain. Imaginez ainsi dix doigts filmés en gros plan sur une table, soit deux mains baladeuses qui virevoltent et donnent le tempo. Cela n’a l’air de rien, à l’écrit, mais la scène est tellement forte que plusieurs spectateurs se sont évanouis. Songez encore qu’un festival de caméras et d’écrans kaléidoscopent Decouflé jusqu’à l’infini. Le voici transformé en maître de ballet aquatique où il constitue, à lui seul, la médusante ribambelle de beautés en maillot de bain. Et ce n’est qu’un début, le spectacle continue… «Le doute m’habite», explique le chorégraphe en ouverture du Solo. Un spécialiste de la question et du sujet, René Descartes, l’avait dit avant lui : «Je ne suis pas cet assemblage de membres que l’on appelle le corps humain». Je danse donc je suis, c’est un apport incontestable de Decouflé à la philosophie.
Source : Programme de salle de la Maison de la Danse