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So Schnell
(1ère version)
Pièce saisissante, magistralement élaborée pour l’immensité des plateaux d’opéra, elle sera remaniée 2 ans plus tard par le chorégraphe.
Composée pour la compagnie Bagouet, élargie aux interprètes en formation professionnelle qu’elle accueillait alors, So Schnellest une pièce de commande pour l’inauguration du vaste Corum de Montpellier. Si cette version de 1990 est moins aboutie que celle de 1992, et la captation moins savante que l’adaptation qu’en a fait Charles Picq (cf. vol. 21), ces images rendent mieux compte des dimensions gigantesques de l’écriture chorégraphique.
Impressionnante, jamais monumentale, jetant à grands coups de pinceaux des couleurs vives à travers l’espace, n’hésitant pas à livrer au plateau nu et silencieux une danseuse seule, voilà, telle qu’elle nous apparaît, l’écriture de So Schnell. Plus fragile, et d’une certaine façon plus à plat – comme les décors de Christine Le Moigne, inspirés de Roy Lichtenstein – que la deuxième version, ce premier So Schnell en porte pourtant déjà toute l’ambition : créer une danse immense où chaque interprète aurait cependant sa place ; permettre que « l’espace soit envahi de forces qui laissent quelques traces » (Dominique Bagouet), tout en ciselant cette grande construction de détails profonds, dignes d’un grand orfèvre.
Source : Isabelle Ginot