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Siwa
Siwa est la nouvelle création pour 4 danseurs de Michel Kelemenis. La chorégraphie est créée sur le Quatuor à cordes de Claude Debussy et le Quatuor à cordes n°2 d’Yves Chauris.
Michel Kelemenis parle de sa pièce en création, Siwa.
Pour Siwa, je veux travailler à considérer l’humanité poétiquement, une humanité en état permanent d’hostilité, dont les combats masquent l’insondable beauté de la diversité. Les danseurs placent leurs relations complémentaires ou belliqueuses dans le paysage de l’oasis. Car Siwa, par son miracle et une culture ancestrale encore lisible, rappelle à l’origine et à la fragilité de la Vie.
Nichée entre le plateau rocheux de l’Afrique du Nord et l’immensité saharienne, à l’écart de l’Egypte contemporaine, Siwa apparaît comme l’hypothèse d’une extrémité sud de la conscience d’un espace méditerranéen. Son peuplement berbère en atteste. Le site surprend par l’omniprésence miraculeuse de l’eau, sous les formes multiples de grandes étendues salées et de sources froides ou chaudes. La densité saline des lacs provoque, en l’absence de vent, un phénomène impressionnant de miroitement parfait des paysages, des êtres et des objets.
Ici, Alexandre le Grand vint consulter l’oracle d’Amon, et peut-être vit-il se dédoubler le soleil, l’astre s’élevant pour éclairer les vicissitudes du monde, et son reflet jumeau glissant vers le Roi pour consacrer sa supériorité divine.
Ici, se matérialise le dialogue le vivant et la notion d’éternité figurée par la permanence du paysage. Un unique paysage méditatif survole le plateau. Il traduit l’impression rétinienne persistante qui ramène 20 ans plus tard le chorégraphe sur la route de Siwa. Dans le sillage de cette impression renaît une émotion de l’origine dans une boucle d’apaisement.
La musique de Claude Debussy jalonne le parcours de Kelemenis. Son écoute lui ouvre une voix de curiosité vers l’invention musicale. D’hier à aujourd’hui, les mouvantes mélopées du quatuor à cordes révélé en 1893 résonnent avec les incisives signatures sonores de la création de Yves Chauris. Les 2 œuvres accompagnent la danse dans l’expression de son essence : la variabilité du vivant.
Avec Siwa, le chorégraphe s’engage dans un opus d’écriture et de détails. C’est de la danse que viennent les fulgurances, les éloquences et les tensions.
Mise à jour : Mars 2015