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Silhouette

Chorégraphie
Réalisation
Réalisation Centre national de la danse
Année de réalisation
2005
Année de création
2005

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Cet extrait est tiré de la captation d’une étape de travail, présentée au Centre national de la danse lors du programme carte blanche du chorégraphe congolais Faustin Linyekula en juin 2005.

Créé en collaboration avec l’actrice et écrivaine Ntando Cele, « Silhouette » met en scène la lutte des sexes en explorant les ressorts de la représentation sexuelle et identitaire. La violence faite aux femmes, l’une des préoccupations majeures de la société sud-africaine, y est abordée de manière subtile. La pièce qui s’articule autour de deux personnages et de leur jeu d’attirance mutuelle, intègre aussi la présence d’un vidéaste qui saisit un point de vue différent du regard des spectateurs.

La forme scénique traditionnelle adoptée par cette pièce en fait une réalisation à part dans l’oeuvre de Mlu Zondi. Les autres pièces que celui-ci réalise sont en effet conçues pour des espaces artistiques ouverts tels que les galeries ou musées, et s’envisagent comme des « performances » avec tout ce que cela implique de liberté de circulation du spectateur mais aussi de différence de mise en contexte.

Après avoir été récompensée lors des MTN New Contemporaries Award en 2006 à Johannesburg, « Silhouette » est diffusée en Afrique du Sud dans sa version définitive (Grahamstown National Arts Festival, FNB Vita Dance Umbrella de Johannesburg, Jomba Contemporary Dance Festival de Durban…), où elle rencontre un succès tant public que critique.

Extrait de programme

« “I say my vagina is a curse for it makes me feel less powerful to fight for my belongings” (1)

Ntando écrit beaucoup, sur tout, mais parfois le corps semble crier plus fort… Mlu danse beaucoup, surtout, mais parfois le corps ne semble pas assez fort… D’ailleurs, pour dire ce que l’on a à dire, tout est bon à prendre, dans l’art, comme ailleurs…

Et il n’est pas de trop des textes, mouvements et images comme autant de miroirs, de correspondances, de résonances pour interroger le quotidien et l’intime, la société et l’engagement de chacun. Les plans rapprochés en vidéo instantanée rappellent ce que l’on pourrait trop facilement ignorer et qui pourtant affectent nos vies…

Ici, il est question du rapport homme-femme, de la sexualité, de la place de chacun dans une société “reconciliée” à la va-vite, en mal de repères, en souffrance du lendemain. Ici, il est question d’un pays et d’un foyer, de la mémoire collective et des chemins particuliers. Pourquoi y a-t-il tant d’enfants qui grandissent sans père si les hommes sont supérieurs aux femmes ? “J’ai grandi avec la certitude que mon père dirigeait la maison et c’est vrai, il faisait beaucoup. Mais en grandissant, j’ai vu tout ce que ma grand-mère avait fait… Dans mon entourage, on retrouve ces femmes fortes, de celles qui donnent du courage simplement en étant ce qu’elles sont. Mes héroïnes, ce sont ces femmes qui vendent des sucreries dans la rue pour ramener du pain à la maison et envoyer leurs enfants à l’école. La génération de femmes qui est la mienne sait combien elle doit à ces femmes qui sont l’âme de ce pays. Ce sont elles qui apporteront le changement…”

Politique ? Sans l’ombre d’un doute… Car pour Mlu, “être noir aujourd’hui en Afrique du Sud est en soi une prise de position. Le simple fait d’être là debout sur scène est un acte politique. De même, notre vie économique, sociale, personnelle relève à chaque instant du politique et il est difficile d’y échapper…, même s’il ne faut pas se laisser emporter.”

Le spectateur est proche, on joue sur l’intime, le face-à-face, des relations se construisent…
”En Europe, comme en Afrique du Sud, les clichés sont légions. La seule manière pour nous d’y échapper est dans ce dialogue rapproché, familier parfois, avec un spectateur : nous lui parlons de nous, de notre vie là-bas, ailleurs et ceci le renverra peut-être vers sa vie ici.”
Qui sait, il suffit parfois de changer un regard…»

Source : Virginie Dupray, programme du Centre national de la danse pour « Silhouette », 22-24 juin 2005

(1) « Je dis que mon vagin est une malédiction parce qu’il me rend moins forte dans la lutte pour ce qui m’appartient. » Ntando Cele

Extraits de critiques

« Mlu Zondi’s Silhouette premiered in Paris last year. It too is a theatrical piece, with text by Ntando Cele (of Tin Bicket Drum). He presents two grotesque, almost burlesque caricatures of stereotyped male and female identity. The male is lascivious, insatiable, and abusive. The female is spontaneous, organic – she farts and spits – but theses are male prerogatives, and for violating them, she is inescapable typecast as slatternly and whorish.

Zondi says : « I like to find new ways of saying things… I did train in dance but I was in drama school, so there’s a lot of acting ».

During the perfomance, video artist Momelezi Ntshiba roams about the stage documenting what is happening with closed-circuit projections. Zondi is questioning the methodology of knowledge acquired through observation alone, asking the audience to question their own interpretation of the performance, arrived at from « a spectator point of view with no engagement ». »

Source : B. Meersman, « Fresh at the National Arts Festival », http://realreview.co.za, 6 juin 2006

« In the performance that won the MTN award, « Silhouette » (2006), Zondi works with poet/actress Ntando Cele to play out a new relationship that starts as a tentative courtship. But when the mutual attraction moves to a point where the two embrace, the shy character Zondi plays is overtaken by  predatory urges, and ripping off his red tuxedo the forces himself violently onto his traumatized partner, licking her face like a hungry wolf as she screams her distress. A third player in the piece moves around them at a distance, like a discreet referee, wielding a video camera. Close-ups of the action, recorded by this character, are then projected onto a screen behind the performers. « Silhouette », with its theme of brutish sexual coercion, is a schocking yet thought-provoking statement on how rampant domestic abuse is. »

Source : S. Willamson, South African Art Now, Harper design, 2009.

Dernière mise à jour : décembre 2013

Chorégraphie
Réalisation
Réalisation Centre national de la danse
Année de réalisation
2005
Année de création
2005
Durée
30 minutes
Interprétation
Siyanda DUMA
Autre
Ntando CELE
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