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Sarabande
Dans ce morceau, le chorégraphe montre non seulement son sens de l’humour, mais également une agressivité soudaine et inquiétante.
Dans ce morceau, le chorégraphe montre non seulement son sens de l’humour, mais également une agressivité soudaine et inquiétante. On perçoit immédiatement que la musique est un élément essentiel du travail de Kylián : la délicate « Sarabande » en ré mineur est tirée de la seconde partita pour violon solo de Jean-Sébastien Bach; elle encadre la bande-son électronique de Dick Heuff, qui s’impose avec une extrême violence au sein de cette composition pleine de finesse (il s’agit ici d’un enregistrement du violoniste virtuose Gidon Kremer). Lamentations, hurlements, fracas d’instruments et halètements saccadés forment une sorte de mur de décibelles douloureuses contre lequel six danseurs, tous masculins, tentent de lutter. Pour ce faire, il n’y a cependant qu’une seule solution : se mettre également à crier, à participer au vacarme ; ils arrachent leur maillot avec des mouvements athlétiques, puis ils se livrent à une danse peu conventionnelle, les chevilles entravées par leurs pantalons baissés. Toutes ces idées sont aussi étranges que l’expression chorégraphique employée ici. Tout cela se déroule entre une introduction et une conclusion, toutes deux composées d’une délicate musique baroque qui encadre ce cauchemar explosant en cris et en suites de pas bizarres. Ce morceau remporta le Rembrandt d’argent au « Nombre d’or HDTV Awards » en 1995. Kylián le décrit comme étant une esquisse en noir et blanc où le spectateur doit apporter la couleur. Cette chorégraphie déploie une telle intensité qu’elle offre au public une foule d’interprétations quasiment infinie.
Source : Arthaus Musik