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Sacre
Extrait de la pièce créée les 22 et 23 juin 2011 au Festival Montpellier Danse 2011 (Studio Bagouet / Agora).
Le titre de la nouvelle création de David Wampach se réfère au « Sacre du Printemps », musique de Stravinski passée à la scène en 1913 sous l’égide de Nijinski, spectacle qui provoqua à l’époque un scandale retentissant avant de devenir une référence fondatrice de la danse moderne. On ne compte plus les chorégraphes qui se sont confrontés à la partition du compositeur russe parmi lesquels on peut citer Mary Wigman, Maurice Béjart, Pina Bausch, Angelin Preljocaj ou plus récemment Emanuel Gat. Ce qui intéresse David Wampach dans l’argument de la pièce, c’est tout ce qu’elle évoque : « le rituel, la cérémonie, l’état d’extase, d’enivrement, d’ivresse ». Mais il ne faut pas s’y tromper. Même quand David Wampach aborde ces notions, c’est toujours sous l’angle de la technique de jeu et de l’interprétation. Dans Cassette, sa dernière pièce, créée en janvier dernier au Cratère, scène nationale d’Alès, les interprètes travaillaient sur une exagération de l’émotion rappelant le caractère lumineux du Casse-Noisette, le ballet qui inspirait Cassette. Cette fois, Sacre s’intéresse précisément au mouvement inverse. La pièce travaille sur une émotion contenue, rentrée. Cette dialectique entre l’intime et l’extime se déploie également dans l’appréhension de l’espace marquée par une tension entre les murs et le sol, le pourtour et le centre. Dans cette succession de rituels, c’est bien la gravité – de l’espace et des corps – qui est ici l’enjeu primordial.
Dernière mise à jour : juin 2011