Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Roméo et Juliette
Au début des années 50, Birgit Cullberg a travaillé à une version dansée de Roméo et Juliette. Engagée au Ballet Royal de Suède, Birgit Cullberg avait pour la première fois de sa carrière, à sa disposition, des danseurs de formation classique et pouvait ainsi mettre en pratique son idée de regrouper ces derniers pour obtenir des effets théâtraux. En 1967, lorsqu’elle eut sa propre compagnie, Birgit Cullberg dut adapter ses conceptions à une formation plus réduite, principalement sur la base de techniques de « dans libre ». Les batailles de rue mouvementées disparurent par manque de danseurs et furent remplacées par un habile jeu de lumières de son fils Mats Ek, qui avait mis en scène la pièce de Shakespeare au Théâtre Royal. La scène du bal ne pouvait être qu’évoquée, tout en laissant apparaître ce qu’elle comportait de réellement important : la naissance de l’amour entre les deux personnages principaux. La consommation du mariage dans l’un de ses « pas de deux érotique » célèbre à juste titre ; la signature de Birgit Cullberg. Plusieurs générations de danseurs ont dansé Roméo et Juliette, conservant les mouvements d’origine tout en les colorant de leur propre personnalité ; c’est le souhait de Birgit Cullberg, et c’est sans doute la raison pour laquelle ses ballets vivent si longtemps, en dehors du fait qu’elle s’intéresse à des thèmes éternels : l’amour et la mort.
Source : Catalogue de la Biennale de la danse 1986