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Reamker, danse avec les dieux
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Le film de Stéphane Lebon s’ouvre sur l’image du Mékong, immuable et tranquille, qui traverse le Cambodge. Si l’histoire récente de ce pays est marquée par la violence des Khmers rouges, son passé est vieux d’un millénaire. Les ancêtres des Khmers se sont installés à Angkor et ont construit des temples dont les fresques nous transmettent aujourd’hui l’histoire fondatrice de Rama.
Reamker est la version khmer du Ramayana, la ‘bible’ d’Asie, un long poème épique de 24 000 versets écrit en sanscrit entre 1500 et 600 avant notre ère. Elle met en scène cinq personnages hommes-dieux-animaux, dont les apsaras (danseuses classiques khmers) narrent les aventures à l’aide d’une danse extrêmement codifiée où chaque geste a un sens. Une chorégraphie lexicale qui compte 4 500 gestes et dont l’initiation demande plusieurs années d’apprentissage à l’intérieur du palais royal. « En 1975, les Khmers rouges ont aboli cette danse comme le reste du patrimoine culturel cambodgien », explique Pich Tum Krand, l’actuel directeur du théâtre national. En 1979, à l’heure du bilan, le Cambodge comptait 90% d’artistes massacrés. C’est dire l’importance du travail pour reconstruire ce qui a été détruit.
Source : Favienne Arvers