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Racheter la mort des gestes : Chroniques chorégraphiques 1
Après l’Homme à tête de chou, Daphnis é Chloé et le Sacre du printemps, Jean-Claude Gallotta et son Groupe Émile Dubois retrouvent le goût de la hronique chorégraphique, un genre imaginé en 2008 et présenté dans une première version dans leur studio de répétition. Intitulées Racheter la mort des gestes (en hommage à un article du journaliste écrivain Hervé Guibert), ces chroniques sont une façon d’être à la scène la plus libre possible, où se rencontrent ceux
qui dansent, ceux qui ont dansé, ceux qui aimeraient bien, ceux qui ne danseront peut-être jamais. Ils passent, ils pensent, ensemble sur la scène, ou à tour de rôle, pour voir. Ils ne sont pas seuls, il y a aussi ceux qui osent et ceux qui glosent, en duos pourquoi pas.
Voici une succession de séquences, souvent courtes, qui, rassemblées, essaient de dire ainsi un état du monde. Enfin, du monde, de ce que nous pouvons modestement en percevoir à travers la vitre du studio ou parfois de quelques hublots; de ce que nous en comprenons, du monde, avec nos gestes, nos mots et nos musiques. Ce sont là des extraits de notre livre de bord, de nos carnets de route. Ce sont nos réactions, parfois immédiates, à l’actualité. Avec
Jean-Claude Gallotta au scratch et aux platines, voici le Petit cabaret des séquences réactives.
Ces chroniques chorégraphiques racontent parfois je ne sais quoi, parfois presque rien ; elles essaient parfois d’en dire plus, parfois elles n’y arrivent pas. Avec des audaces, des incongruités, des raretés, des morceaux de bravoure, des interpellations, des souvenirs. Qui produisent du politique, du pathétique, du pas trop triste, de l’incorrect, du gravissime.
En ce début de deuxième décennie, la danse de Jean-Claude Gallotta a envie de se brûler les ailes à la fois aux feux de sa mémoire et à ceux de l’époque. Racheter la mort des gestes est une sorte de radio(choré)graphie, forcément un peu fl oue, où on essaiera d’apercevoir, sous le fatras opaque d’images et de mots dressés entre nous et le réel, quelques mouvements qui témoigneraient de la présence de la vie, rassurante et résistante.
Claude-Henri Buffard – décembre 2011
> La chorégraphie de la pièce Niveaux de gris, dont un extrait est présenté sur scène, est signée Youtci Erdos et Manuel Chabanis – Compagnie Scalène. Elle est interprétée par ses auteurs. L’extrait de Daphnis é Chloé (chorégraphie Jean-Claude Gallotta), qu’ils interprètent également, est accompagné de la musique d’Henry Torgue.
> Les chorégraphies des pièces diferãs2 et Différentia, dont est tiré l’extrait interprété sur scène par Baïa Ouzar et Fabrice Etienne, sont signées Colette Priou – Association Imagin.