Numeridanse is available in English.
Would you like to switch language?
Attention, contenu sensible.
Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?

Quelques notes de l'art d'aimer

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Groupe Émile Dubois
Année de réalisation
1997
Année de création
1997

undefined

Note d’intention
Ne faisons pas d’histoire, la danse n’en raconte pas.
« La Chamoule » relève à son tour d’un genre chorégraphique difficile à nommer. Si elle est récit, il est sans anecdotes. Si elle est essai, il est aussi narration. Si elle est variations, elles forment tout de même un continuum. Si elle est tragédie, elle est également légèreté, bref, – il n’y a pas de chorégraphie de boulevard, ni de ballet policier – la danse continue à être cet art de la scène qui entend échapper aux classifications.
Il s’agit ici de l’art d’aimer. Et aimer c’est distinguer. Les dix danseurs de « La Chamoule ou l’Art d’aimer » sont distincts, comme rarement des interprètes le sont. « Etre » sur ce plateau c’est y être différent. Les voici dissemblables sans qu’ils ne renient rien de l’art d’être ensemble. Ils sont grands – très, ou petits – très, blonds ou noirs, lianes ou en muscles. Ils ont aussi des voix, différentes, et des noms, différents. S’ils viennent tour à tour au micro c’est justement pour préciser cela, ou quelque chose d’eux que l’œil n’aurait pas perçu. Leurs vêtements sont de mèche et par transparence permettent de les connaître jusqu’à la peau. Ils s’en étonnent eux-mêmes de dévoiler, plus que leur corps et leur énergie, leur identité. Les danseurs n’ont pas l’habitude. Comment se décrit-on ? Que faut-il dire de soi ? Quelles mensurations faire valoir qui ne ravalent pas leur corps au rang d’archétype ? Ils vont s’y essayer, gauchement, et dire la longueur d’un sourire, d’une tresse, d’un avant-bras, le diamètre d’un poignet, d’un grain de beauté, d’une pupille…, et dire encore plus, du corps les douleurs, jamais les mêmes, chacun la sienne, chacun à la merci de la sienne.
L’art d’aimer tient à ce dépareillement. La danse et l’amour pourraient alors constituer une science humaine qui étudierait la possibilité de continuer à faire naître, grandir, et se côtoyer des êtres dépareillés, divers, disparates et singuliers. On pourrait puiser là quelques forces pour résister au clonage des êtres, des idées, et des comportements.
Claude-Henri Buffard – mars 1997

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Groupe Émile Dubois
Année de réalisation
1997
Année de création
1997
Assistance à la chorégraphie
Mathilde Altaraz
Durée
56′
Lumières
Georges Lavaudant, Gérard Gillot
Musique originale
Jean-Claude Gallotta, Antoine Strippoli
Interprétation
Annabelle Bonnéry, Jean-Pierre Bonomo, Caroline Boureau, Ana Caetano, Darrell Davis, Jean-Claude Gallotta, Lysiane Magnet, William Patinot, Thierry, Verger, Béatrice Warrand, Yarmo Penttila
Mise en scène
Jean-Claude Gallotta
Production de l'œuvre chorégraphique
Centre Chorégraphique National de Grenoble coproduction Le Cargo – Grenoble production Mille Images, Centre chorégraphique national de Grenoble
Ajouter à la playlist