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Pulcinella
Une irruption dans la « commedia dell’arte » avec ses impertinences, ses situations burlesques, ses personnages grotesques. Histoire d’amuser la galerie, on se déguise, on fanfaronne, on s’asticote. Parfois on meurt, mais jamais très longtemps car au final tout le monde convole en justes noces.
A l’origine de la création de ce ballet, un manuscrit titré « I quattro Pulcinelli », que Serge Diaghilev découvrit à Naples. Ce texte inédit contenait plusieurs canevas ayant pour motif l’un des types de la « commedia dell’arte » : Pulcinella. Diaghilev confier à Igor Stravinski le soin d’orchestrer des pages musicales attribuées à Giovanni Battista Pergolèse, et le ballet fut présenté à Paris le 15 mai 1920 dans une chorégraphie de Léonide Massine, tandis que Pablo Picasso signait le décor et les costumes.
L’action se déroule à Naples et raconte les aventures amoureuses de Pulcinella. Ce dernier, malgré son amour pour Pimpinella, ne peut éviter de séduire la gente féminine, de Rosetta à Prudenza, en passant par la mère Tartaglia. Son infidélité lui jouera des tous avant que tous s’embrassent et convolent en justes noces.
Ethymologiquement, le personnage de Pulcinella, dont la bosse et le vente lui donnaient à l’origine une allure de volaille, emprunterait son nom au « pullus gallinaceus » ou plus communément « poulet ». Cette définition permet de donner au héros du ballet les traits d’un coq de village espiègle et libertin. Il s’agit d’une comédie, farcie des ingrédients de la « commedia dell’arte », un art sans sous-titre dont j’ai conservé l’esprit, la saveur et le croustillant d’origine.
Thierry Malandain