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Prélude à la mer
Le « Prélude à l’après midi d’un faune » sur la musique de Claude Debussy d’après le texte de Stéphane Mallarmé, est le sublime poème musical de l’éphémère, de l’absence, de la disparition. Filmé sur le site de la mer d’Aral, mer en voie de disparition.
Le « Prélude à l’après midi d’un faune » sur la musique de Claude Debussy d’après le texte de Stéphane Mallarmé, est le sublime poème musical de l’éphémère, de l’absence, de la disparition.
Un faune se demande si les nymphes qui ont échappé à ses assiduités amoureuses n’étaient pas après tout, qu’une chimère : aimais-je un rêve ?…Perpétuer ces nymphes, faire durer l’éphémère, s’approprier ce qui ne peut que disparaître…
La chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker, servie par deux interprètes « de rêve » Marc Lorimer et Cynthia Loemij se confronte à la dureté d’un lieu catastrophe : le site d’une mer en voie de disparition, la mer d’Aral.
Un « faune » androgyne (par jeu de substitution homme/femme) se perd dans la quête impossible de retenir ce qui ne peut que disparaître. Il/elle trace les mouvements de son inassouvissement, en errant dans l’empreinte de la mer qui fut … : steppe de sel, paysages au sol craquelé, tempêtes de sable, cimetière d’épaves de bateaux, phares en plein désert, villages fantômes ensablés sous le vent.
Lorsqu’il/elle trouve enfin le rivage actuel, au dernier plan du film, l’image de la mer à son tour disparaît en un long fondu au blanc.
« Prélude à la mer » est également présenté en mode installation, dans une yourte en projection triptyque.
Le visiteur pénètre l’intérieur feutré d’une yourte kazakhe et découvre des panoramas infinis des étendues délaissées par la mer.
« En finalité la yourte incarne un déplacement dans le temps et dans l’espace. Le visiteur va faire un bond de 6.000 kilomètres. Il va pénétrer dans un lieu extrêmement intime, confiné : une sorte de sphère de confort et là il sera confronté aux images tournées au Kazakhstan en mer d’Aral, une mer en voie de disparition. Il y a donc un basculement qui devrait s’opérer. Le spectateur va se retrouver face à un horizon qu’il ne peut même pas imaginer. »
Source : Thierry De Mey – extrait d’un entretien avec Patricia Dewames – Château de Seneffe, mai 2010
En savoir plus : www.charleroi-danses.be