Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Pour Antigone
Parce que la tragédie grecque ne mettait pas en scène des personnages mais des forces, des tensions, des chocs et des formes particulières de désirs, la danse et les chœurs y tenaient une place essentielle.
Parce que la tragédie grecque ne mettait pas en scène des personnages mais des forces, des tensions, des chocs et des formes particulières de désirs, la danse et les chœurs y tenaient une place essentielle. La force du non d’Antigone, figure même de la désobéissance qui refuse jusqu’à l’impasse et, au prix de sa vie, la loi des hommes pourrait-elle alors se manifester autrement que par des intensités de corps qui échappent à eux-mêmes ?
En rendre compte pour une chorégraphe comme Mathilde Monnier, c’est retrouver les ressorts et le sens même du tragique au sein d’un contexte culturel et social actuels. En l’occurrence, confronter, loin de toute illusion de métissage conciliant, des lectures corporelles et musicales d’Antigone interprétées magistralement par des artistes africains et occidentaux. Deux univers qui, se tenant en respect, n’ont de cesse, à travers une savante dramaturgie, de mesurer leurs différences et leurs écarts pour inventer l’espace fragile où ils pourraient se rencontrer en nous.
Source : Isabelle Launay, mai 1998