Numeridanse is available in English.
Would you like to switch language?
Attention, contenu sensible.
Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?

Pitié !

Chorégraphie
Réalisation
Collection
Année de réalisation
2009
Année de création
2008

Le nouveau spectacle du metteur en scène Alain Platel et du compositeur Fabrizio Cassol, co-auteurs du superbe « vsprs » (2006), a comme point de départ « la Passion selon Matthieu ». Ce chef-d’œuvre de Bach, sublime transposition musicale de la Passion du Christ, fait partie de ces compositions auxquelles, en fait, on ne peut ni ne doit toucher.Mais Fabrizio Cassol ne se contente pas « d’adapter » l’œuvre de Bach ; il écrit un tout nouveau récit. « pitié! » n’est ni fidèle à la chronique de l’évangéliste, ni à sa version poétique créée par le librettiste de Bach. Cassol s’attache avant tout à exprimer la douleur d’une mère, rôle inexistant dans « la Passion » originale,  face au sacrifice inévitable de sa descendance; le rôle du Christ étant ici transposé pour deux âmes jumelles à la destinée commune. Cette optique donne son sens et son orientation à la composition. À partir de ce choix, Cassol a opté pour une distribution à trois chanteurs : une soprano pour la mère et deux voix très proches entre elles (une alto/mezzo et un contre-ténor) pour les enfants. Le trio « Aka Moon », constituant la base de l’orchestre, est complété de personnalités diverses, nomades et hautes en couleurs, telles que Magic Malik (flûte traversière et chant), Tcha Limberger (violon), Philippe Thuriot ou Krassimir Sterev (accordéon), et d’autres encore. « Erbarme dich », l’une des arias les plus célèbres de « la Passion » tant du point de vue musical que du contenu, constitue l’un des points de départ de pitié!. Notre aptitude à compatir dépasse-t-elle le stade de la pitié ? « Compassion » est un mot tellement chargé ; la compassion est souvent assimilée à la condescendance. Mais n’est-ce pas ce que nous désirons parfois de tout cœur, lorsque la vie et la mort nous semblent trop lourdes à porter ?

Le thème principal de « la Passion selon Matthieu » est toutefois l’ultime sacrifice que nous puissions consentir : celui de soi. Il pourrait sembler ridicule de demander ici et maintenant pour qui ou pour quoi l’on serait prêt à sacrifier sa propre vie. C’est pourtant une question qu’Alain Platel veut poser aux danseurs avec lesquels il veut continuer à développer la « danse bâtarde » dont il a fait sa marque de fabrique. Dans le prolongement de l’expérience de « vsprs », cette gestuelle tente d’offrir une transposition physique de sentiments impossibles à contenir, et elle cherche à transcender la dimension individuelle.

Hildegard De Vuyst, février 2008

source : Les Ballets C. de la B.

Chorégraphie
Réalisation
Collection
Année de réalisation
2009
Année de création
2008
Direction artistique / Conception
Alain Platel
Conseil artistique / Dramaturgie
Hildegard De Vuyst (dramaturgie), Kaat Dewindt (dramaturgie musicale)
Lumières
Carlo Bourguignon, Kurt Lefevre (assistant)
Musique live
chanté par Laura Claycomb (soprano), Monica Brett-Crowther (mezzo), Serge Kakudji (contre-ténor), Magic Malik (chant, flûte) musique jouée par Aka Moon Fabrizio Cassol (saxophone), Michel Hatzigeorgiou (fender bass, bouzouki), Stéphane Galland (drums, percussion), Sanne Van Hek (trompette), Philippe Thuriot (accordéon), Lode Vercampt (violoncelle), Renauld Krols (violon)
Musique originale
Composition Fabrizio Cassol (direction musicale) basée sur « La Passion selon Matthieu » de J.S. Bach
Interprétation
Elie Tass, Emile Josse, Hyo Seung Ye, Juliana Neves, Lisi Estarás, Louis-Clément Da Costa, Mathieu Desseigne Ravel, Quan Bui Ngoc, Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero
Production de l'œuvre vidéo
Les ballets C. de la B., Maison de la Danse
Mise en scène
Alain Platel
Scénographie
Peter De Blieck, Mizue Hirayama (stagiaire)
Son
Caroline Wagner, Michel Andina, Sam Serruys (assistant)
Production de l'œuvre chorégraphique
Les ballets C de la B coproduction : Théâtre de la Ville (Paris), Le Grand Théâtre de Luxembourg, TorinoDanza, Ruhr Triennale 2008, KVS (Bruxelles) • avec le soutien exceptionnel de Kunstencentrum Vooruit (Gand), Holland Festival (Amsterdam), NTGent • avec l’appui des autorités flamandes, de la ville de Gand, de la Province de la Flandre-Orientale
Ajouter à la playlist