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Panorama
Philippe Decouflé revisite l’histoire de la compagnie DCA en piochant des séquences de ses spectacles précédents(Codex, Petites pièces montées, Shazam !…) et de ses œuvres de jeunesse.
Création 2012 – Reprise 2014
Depuis la création de sa compagnie DCA en 1983, Philippe Decouflé a traversé différents territoires chorégraphiques,naviguant entre petites formes et grandes parades, porté par sa curiosité et friand d’expériences nouvelles.
Aujourd’hui, le chorégraphe revisite l’histoire de la compagnie en piochant dans ses valises : on y trouve certaines séquences issues de spectacles précédents (Codex, Petites pièces montées, Shazam !…) et, pour la première fois depuis leur création, des oeuvres de jeunesse (Vague Café, Jump).
Variation bien plus que « reprise », Panorama tricote et décline. Ainsi, les filles dansent ce qui l’était hier par des garçons, ils font à cinq ce qui fut créé pour quatre et les petits gabarits jouent de ce qui était prévu pour les plus grands…
Dansé par sept nouveaux interprètes, Panorama marque les retrouvailles avec deux fidèles complices : Eric Martin qui dirige l’équipe de danseurs et Philippe Guillotel qui (re)crée pour l’occasion les costumes du spectacle.
L’envie
« J’avais envie de travailler avec de jeunes interprètes en repartant d’idées que j’aime ; envie également de retrouver l’énergie particulière de mes premiers spectacles. Les chanteurs reprennent leurs bonnes chansons, pourquoi ne le ferait-on pas en danse ? Il faut être vigilant sur le choix de l’orchestration car les années ont passé et nous ne sommes plus les mêmes. Le monde a changé ; qu’en est-il de tous ces gestes ? Comment ont-ils évolué, eux ? »
Les extraits
« L’affectif et les souvenirs ont beaucoup joué. J’ai souhaité revenir sur des pièces que peu de gens ont vues. Vague Café par exemple, avec laquelle nous avons gagné le concours de Bagnolet en 1983, n’a jamais été remontée. Quant à Jump, ma première vidéo-danse, nous ne l’avons dansée qu’une seule fois en scène. C’est intéressant de confronter ces danses typiques des années 80, très graphiques, BD, avec d’autres plus fluides et plus douces, issues par exemple de Petites Pièces Montées ou de Decodex. J’ai aussi inclus des « trucs bizarres » qui se rapprochent plus du cirque, développés entre autres dans Triton, ainsi que de nouvelles variations de miroirs et d’ombres chinoises. »
Les variations
« C’est un défi de recréer des danses qui s’appuyaient autant sur les interprètes originaux, des Christophe Salengro, il n’y en a pas deux ! Du coup, nous avons modifié la répartition des rôles et entremêlé certains éléments chorégraphiques. Une ombre de Sombrero peut arriver sur un extrait de Triton avec un costume inspiré de Shazam !… Cela correspond à une conception globale du spectacle vivant, comme pouvaient en avoir Alwin Nikolais ou Oskar Schlemmer : l’image, la musique ou les costumes y sont aussi importants que la danse, tous ces éléments participent au jeu de la réécriture. »
La distribution
« C’est à la fois extrêmement difficile et très stimulant, comme à chaque fois, car avec une bonne distribution, plus de la moitié du travail est fait. Au-delà des personnalités, il faut que l’alchimie du groupe fonctionne. Ce sont tous de bons danseurs et la plupart sont également chanteurs, musiciens ou comédiens. Nous partageons une sensibilité commune et nous créons ensemble les liens, les articulations entre les séquences existantes. Panorama est un ensemble de variations sur d’anciennes formes, mais cette mosaïque est un travail presque plus complexe que la création d’un nouveau spectacle. Au final, c’est une création à part entière. »
Et pour finir
« Panorama me donne l’impression joyeuse de revisiter un grand appartement dont on aurait bougé les meubles. J’avais une vingtaine d’années quand j’ai créé la Compagnie DCA. Cela me paraît loin et pourtant encore tout proche. Car en réalité, que ce soit pour les grands raouts comme les JO d’Albertville ou pour ma compagnie, je fais toujours le même métier. Avec le même plaisir et la même curiosité ! »
Source : Philippe Decouflé, février 2012