One Way

Le projet One Way a été pensé dans le quartier des Aubiers à Bordeaux. Il a été réalisé en collaboration avec les acteurs sociaux du quartier, les structures locales mais aussi avec les habitants. 

Il y a des histoires qui ne trouvent leur sens que dans l’identité même du lieu où a surgit l’idée du projet. Le quartier

des Aubiers à Bordeaux résonne comme le labyrinthe idéal, l’opportunité incroyable de filmer des espaces désincarnés de présence humaine et pourtant habité.

Je tiens aussi à cette idée de réaliser un road movie à pied qui impose le rythme du corps à l’histoire. Une déambulation dans la cité qui donne la pulsation pour déployer les images de cette histoire simple. Une histoire organique faite dans

le souffle, dans les battements du cœur de celle qui la vit.

Travailler l’image de cette femme qui court, c’est donner à voir les contrastes des émotions qui la traverse pour soutenir son effort. Elle n’est pas une marathonienne, elle challenge sa capacité d’endurance, elle court pour respirer, pour oublier, pour se perdre puis se retrouver.

Il  faut entrer dans cette bulle d’air et courir avec elle. En choisissant cette activité répétitive, je laisse beaucoup de place à l’autre versant de cette histoire. La possibilité au spectateur d’entrer dans sa tête. On peut alors inventer ses pensées qui cheminent en parallèle, qui la suivent ou la précèdent. On échafaude son histoire faite de rêves et d’hypothèses. On cloue des idées mentales à ses foulées, on coud de toutes pièces la vie qu’il lui faut.

Et au détour d’un bloc elle danse. Elle se parle à elle-même. Glissement de point de vue … Vous ne la quittez plus des yeux. Changement de perspective… Elle vous fascine. Elle vous fascine vraiment. Mais vous avez arrêté de respirer ?

Vous venez de remarquer que vous avez un goût métallique dans la bouche. Vous la retrouvez au sommet d’une tour.

Elle danse avec le vide, elle danse avec le vent et le drone capture son vertige.