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oh!rage
La pièce de Calixto Neto travaille à rendre visibles les corps minoritaires et à remodeler leurs imaginaires. Partant d’une recherche sur les danses « périphériques », c’est-à-dire développées en marge des voies institutionnelles, son premier solo se concentre sur la représentation des corps noirs, appréhendés au croisement de plusieurs discours d’émancipation. Il y mobilise le mouvement Afropunk, de l’Afrofuturisme, des études postcoloniales, notamment brésiliennes, des black studies et de l’art contemporain. Cette intention critique s’incarne sur scène dans une stratégie d’adresse elle-même subversive ; Calixto Neto se tenant une partie du spectacle dos au public, une position qui le rend aussi vulnérable qu’elle exprime une forme de résistance. Son corps, lieu de production de multiples subjectivités, se réinvente ainsi entre lamentation et révolte, protestation et célébration. À travers les narrations de ce corps résolument pluriel, Calixto Neto pose à nouveaux frais une question librement inspirée de sa lecture de Gayatri Chakravorty Spivak : les subalternes peuvent-ils/elles enfin danser ?
