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Nicht Schlafen
Pour cette création, Alain Platel a pris comme point de départ l’œuvre du compositeur autrichien Gustav Mahler. Il s’empare de sa musique pour se pencher sur l’Europe du début du 20e siècle.
Un groupe d’hommes réunis autour de cadavres de chevaux pour un rite. Formulé ainsi, en une seule phrase, « nicht schlafen » garde l’apparence d’un récit. Mais tout se contredit immédiatement. Le lieu du culte archaïque est entouré d’une couverture gigantesque. Parmi les hommes, se trouve également une femme. Est-ce l’annonce d’un nouveau Sacre du Printemps ? Faudra-t-il une fois encore sacrifier une femme pour la masculinité défaillante ?
Pour cette création, le metteur en scène Alain Platel a pris comme point de départ – à l’instigation de Gerard Mortier – l’œuvre du compositeur autrichien Gustav Mahler. Ce n’était pas le coup de foudre pour Platel. Initialement, il avait surtout des affinités avec l’époque que Mahler évoque dans son œuvre : une ère de grandes accélérations et de dislocation à l’aube de la Première Guerre Mondiale. Mais petit à petit Platel découvrait que la nervosité et l’agressivité, la passion et le désir d’une harmonie perdue exprimés par la musique de Mahler, raccordent aux images qu’il recherche dans son travail.
La direction musicale est confiée au compositeur Steven Prengels. Dans ses paysages sonores il cherche le contraste avec les chants polyphoniques africains et il introduit les sons de sonnailles ou d’animaux dormants. Pour le décor, Alain Platel travaille pour la première fois avec l’artiste Berlinde De Bruyckere. Ils partagent la même prédilection pour la souffrance et de la mort. Ensemble avec les neuf danseurs, ils explorent le potentiel de transformation, avec l’espoir fragile de ne pas finir dans la destruction massive. Et c’est ce potentiel, cette possibilité de transformation, que ce groupe de danseurs veut explorer à chaque représentation, sans filet de sécurité. Danser à la vie, à la mort.
Source : Les ballets C de la B