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Next Days
Des danses flexibles et modulables parce que dans leurs processus de création elles se conjuguent au singulier, dans l’entre deux, mais aussi en extension au pluriel, en convoquant un collectif de neuf danseurs.
Après « Là, on y danse »…
Il y a encore pour moi une impérieuse nécessité dans le flux et le déploiement du mouvement. Il y a aussi un plaisir certain à imaginer de nouveaux déplacements qui redessinent l’espace et l’occupent. Ces calligraphies gestuelles qui s’imposent à moi comme complexes, adviennent le plus souvent dans la sédimentation et l’érosion de gestes partagés avec les danseurs. Ces échanges ne font pas l’économie d’une grande souplesse et d’amplitude. Par nature pacifiste, nos actions n’évitent pas pour autant les tensions d’un conflit, au pire elles cultivent l’art de l’esquive. A situation bloquée, une contredanse «pneumatique» ouvre souvent de nouvelles perspectives. Il faut bien rebondir et la chute n’est pas tout. Une certaine obsession du continuum ? Certainement. Mais bien plus une préoccupation de l’entredeux, car ces danses sont autant d’élans vitaux, de frictions au monde, qui à côté ou en-dehors des mots, cherchent à interpeller.
Des danses flexibles et modulables parce que dans leurs processus de création elles se conjuguent au singulier, dans l’entre deux, mais aussi en extension au pluriel, en convoquant un collectif de neuf danseurs. Une équipe renouvelée avec six nouveaux venus.
Une dramaturgie qui se révélera en partie de l’agencement des différents épisodes chorégraphiques, un peu comme un recueil de nouvelles où le récit des corps baignera dans un environnement sonore conçu comme une musique de film.
Des thèmes musicaux, des mélodies et des chansons. Des dialogues inventés, portés par les danseurs comme on enfile un costume, en voix off ou en direct. Pas une illustration musicale, même si c’est drôle et nécessaire. Mais une relation en plis où les deux territoires d’expression font sonner leurs dissonances et parfois trouvent leurs rythmes et une harmonie.
De la suspension, comme on dit du secret et du mystère. Faire son cinéma, comme on fait son show sur la piste de danse, je réalise que nos deux dernières créations sont des films, des films de danse bien sûr.
Cette fois-ci pas d’images sur la scène, un espace ouvert et fonctionnel, en panoramique, dans un premier temps sans volumes ou d’obstacles physiques à nos circonvolutions. Un sol sous nos pieds, un territoire défini et neutre, qui prend sens par nos actions.
Nous espérons toujours inventer une morphologie d’actions et de gestes pour le paysage culturel de la scène hors scène. Et s’il y a de l’audace à croire que nos adresses constituent encore des frottements poétiques, je répondrai : qui risque rien n’a rien.
Source : Hervé Robbe