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Mountain/Fountain
Mountain / Fountain est le fruit d’une collaboration entre Pierre Droulers et le plasticien Michel François, auteur du récit qui sous-tend cette pièce : l’empereur japonais Mikkaddo ordonna de rassembler dans son palais tous les objets de son royaume afin d’en faire l’inventaire définitif. Une tâche bien évidemment impossible et absurde qui entraîne des classifications aberrantes, comme celles entre objets pleins et objets creux. Vingt-cinq ans plus tard, lorsqu’on se risque à interroger l’Empereur sur le sens de cette entreprise, il avait disparu sous la multitude d’objets amoncelés. Cette montagne de matériaux morts (Mountain dans le titre) contrastait avec l’activité humaine (Fountain) qui se déployait autour.
Mountain
Des métarieux et des objets sont disposés au sol et forment un inventaire. Un mouvement s’organise pour un rangement. Cette activité, obsessionnelle, a quelque chose de vain autant que d’essentiel. S’en imprégner comme d’un rituel dont le sens resterait mystérieux. Danses, jeux, formes nouvelles naissent de ces objets tirés de leur sommeil et forment une suite de pièces qui s’enchaînent. Simultanément aux danses, et comme autant d’objets, les images vidéo (dûes à Michel François) sont des rêves de matière qui se combinent : terre, trou, bois, mains, pieds, elles saisissent le geste : prendre, passer, ramasser, tordre, écraser, plier, déchirer, empiler.
Fountain
reprend les formes de Mountain. Les objets ont disparu, les corps en ont gardé en mémoire et se jouent de leur absence. À la tyrannie des objets succède l’apaisement. La chorégraphie comme flux perpétuel draine une suite de matières rêvées. Versant liquide à la minéralité de Mountain, métaphore de ce qui ne cesse de couler, Fountain figure l’élément liquide qui épouse les contours, arrondit les angles, remplit les trous, et se régénère dans cesse.
Source : programme du Théâtre de la Bastille (1995)
Extrait de presse
Inspiré par la légende de l’empereur Mikkaddo, qui inventoria tous les objets de son royaume, Mountain/Fountain procède par accumulation et déblaiement de pierres, de boîtes de conserve, de billes. Un jeu physique, très sonore, de faux rangements, qui bouscule l’espace, le brutalise ; les danseurs n’hésitant pas à se jeter sur scène à la volée. La danse avance donc par brusques sautes d’humeurs, accès de rage, pour se suspendre dans des arrêts sur image.
Source : https://www.chronicart.com (Rostita Boisseau, 01/08/1999)