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Miscelania onírica
Formes traditionnelles, la danse et la musique flamenco n’ont cessé de se renouveler tout au long du XXe siècle – de remettre en jeu leurs codes et l’image folklorique qui leur est souvent attachée pour se réinventer au présent. Figure de ce renouveau, Olga Pericet incarne la spécificité de cette danse où le corps se fait simultanément percussion et forme, surface et profondeur, abstraction et profusion imaginaire. Chez elle, la construction de moments suspendus, où la silhouette rêve et se déploie, alterne avec de soudaines accélérations, des explosions de couleurs et de rythmes qui font vaciller l’espace. Pour sa venue au CN D, elle propose deux facettes de son style : la première est un « mélange onirique » extrait de sa dernière création, où le corps traverse des strates d’images liées aux représentations féminines. Tour à tour femme-fleur, femme-enfant, sportive, joyeuse, à talons, elle emprunte aux codes culturels et vestimentaires espagnols pour projeter cette chorégraphie de transformations et d’états superposés. En interaction avec le public et avec la musique, elle livre un moment de partage spontané et plein d’humour. Dans une ambiance plus intimiste, la seconde pièce instaure un dialogue avec l’âme de la grande danseuse Carmen Amaya, dont le style épuré et la liberté rythmique ont révolutionné le flamenco : « un volcan allumé par de superbes éclairs de musique espagnole », disait d’elle Charlie Chaplin. Cherchant, non à l’imiter, mais à convoquer ses fantômes, Olga Pericet fait « germer la mémoire de ce corps infini », et parcourt « le chemin invisible de ses silences ».