Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Men-Jaro
undefined
Créée en 1996, « Men Jaro » (« amitié » en argot des townships) est l’une des premières oeuvres chorégraphiées par Vincent S. K. Mantsoe, imaginée pour cinq danseurs de la compagnie Moving into Dance, que des musiciens accompagnent sur scène, interprétant des morceaux du compositeur et ethnomusicologue sud-africain Anthony Caplan. La pièce « célèbr[e] et redéfini[t] le rapport intrinsèque qui existe entre la danse contemporaine africaine, le rite et la musique rituelle africaine » [1].
Construite en douze tableaux alternant danses d’ensemble, trios, duos, solos, la chorégraphie de Vincent Mantsoe est « extrêmement travaillée pour répondre aux rythmes complexes de Caplan joués sur des instruments traditionnels d’Afrique du Sud tels que : mbrira (thum piano), umrhubbe (arc de boucehe), uhadi (arc de courge), botsorwane (instrument de corde), tambours, shakers et clappers que complètent parfaitement les chants de Sasa Magwaza » [2]. Le chorégraphe tient à rappeler dans le dossier qui accompagne la diffusion de « Men Jaro » que, malgré son enracinement dans les traditions sud-africaines, « elle s’inspire du patrimoine personnel de chaque interprète [venant du Japon, des Etats-Unis, d’Afrique du Sud ou de France] et de l’assimilation d’autres cultures par Vincent Mantsoe ».
Au mitan de la pièce, le chorégraphe se livre à un long solo, immédiatement rejoué dans le silence et au ralenti avant de se conjuguer en duo. La seconde partie de l’œuvre, caractérisée par une théâtralité et une lenteur plus marquées, se referme sur un solo féminin.
La pièce est reprise en 2006-2007 par la compagnie de Vincent Mantsoe lors d’une tournée en Amérique du Nord avec l’African Music Workshop Ensemble et figure encore aujourd’hui dans son répertoire. La composition originale d’Anthony Caplan sera récompensée d’un Bessie Award en 2007.
[1] Dossier de diffusion de « Men-Jaro », tournée 2007 en Amérique du Nord
[2] Ibid.
Notes d’intentions
« Pourquoi explorer dans “Men-Jaro” le lien entre la musique traditionnelle sud-africaine et la danse contemporaine. L’homme bien qu’il soit en harmonie avec la modernité de l’époque avec laquelle il vit, est aussi le fruit de traditions qui ont contribué à sa construction. Chaque homme, et dans la pièce chaque danseur, est le mélange de traditions et de modernité. Vincent Mantsoe veut montrer que cette dualité de la personnalité de chacun est présente dans la gestuelle, et que chaque interprète traduit dans sa relation à la tradition, guidé par sa propre perception de la musique sud-africaine, et à la modernité au travers de son langage corporel contemporain. Ce langage, comme la rencontre de la modernité et de la tradition passera par des moments conflictuels, ludiques, consensuels. »
« Notes descriptives de la pièce », dossier de diffusion de l’Association NOA – Cie Vincent Mantsoe pour « Men-Jaro », tournée 2007 en Amérique du Nord.
Plus d’informations
Roslyn Lucas, « Beyond the body, Making Spirit Move », The New York Times, 22 février 2007
dernière mise à jour : décembre 2013