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Mauvais genre
Comment, d’une solitude, faire communauté ? À partir d’un idiome inventé seul, déployer les inflexions d’une langue partagée, construire l’horizon d’un événement collectif ? En 2005, dans le prolongement de Good for…, Alain Buffard remet une nouvelle fois sur l’ouvrage la figure de Good Boy et procède à son élargissement à la manière d’une démultiplication de singularités. Composé comme une fugue chorégraphique dont les interprètes, hommes et femmes, forment les contrepoints, Mauvais genre active un paysage de contrastes et d’échos : une architectonique de corps répartis dans l’espace, entre lesquels le regard circule – mesurant des écarts, des répétitions, des modes d’appropriation spécifiques de cette matière. Les outils forgés pour le solo sont redistribués selon de nouvelles lignes de faille, arrachés à leur matrice d’origine pour être recalibrés, rendus poreux à d’autres opérations esthétiques et politiques. Bien loin d’une armée de clones, le groupe fait émerger des solitudes en archipel ; chaque danseur, à partir de ses propres questionnements, se réapproprie les objets de Good Boy, les métabolise et les remet en circulation, dans un mouvement infini d’exploration et de transmission.
Mise à jour octobre 2017