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Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Mammame [Le desert d'Arkadine, acte1]
Une garnison Mammame, dans le désert d’arkadine, le 20 juin d’une année bissextile, la danse s’ouvre sur la chute d’un homme. Malaise? Ratage? Repos du guerrier? Jeu d’amour? Nul ne le sait sauf le lutin Kröll et la sorcière Nizza qui, dans un sursaut de fin de repas, jeta un sort aux grands Mammames : ils n’auront plus de rêve ni de mémoire.
Afin de sauver les Mammames de l’oubli, je vous invite à les voir danser encore une fois l’entre-deux, l’inattendu et surtout la Cabascholle*.
* Comme je l’ai déjà écrit, la Cabascholle est sur le plan théorique une des façons de libérer la danse de la chorégraphie. C’est aussi en langage mammame, la danse du courage, de l’espièglerie et de l’indétermination absolutiste.
Jean-Claude Gallotta
« Il serait vain de tenter de dire ce que « raconte » Mammame, puisque Jean-Claude Gallotta est parvenu à un superbe équilibre entre la tentation d’une narration trop explicite et un appel trop facile au non-sens. Gallotta opte pour un sens suspendu, qui rend familiers des gestes étranges et étranges des gestes familiers. Ainsi se dessine pour le spectateur, une zone de rêverie qui n’est rendue possible que par l’extrême précision de ce qui se passe sur scène : à cet égard, Jean-Claude Gallotta est devenu un mapitre de « l’accident contrôlé ». Impossible de conclure sans faire un sort à la place que Gallotta lui-même se donne sur le plateau : un peu en marge de ses danseurs et cependant très près d’eux, il ne les « dirige » qu’en apparence, puisqu’au fil des répétitions, mouvements et enchaînements ont été travaillés au millimètre et au quart de seconde près. La présence du chorégraphe auprès de sa troupe semble pourtant indispensable – elle évoque celle de Tadeuz Kantor. Pour être moins inquiétante que celle du metteur en scène polonais, la présence de Jean-Claude Gallotta n’en est pas moins précieuse : une façon particulièrement élégante, drôle aussi, d’apposer une signature dans un coin du tableau, une façon généreuse, surtout, de dire aux danseurs : « Je suis avec vous ».
Alain Philippon