Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
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MA
MA développe une partition d’images urbaines. Avec 6 danseurs qualifiés de ‘flâneurs-passeurs’, une lumière de Jim Clayburgh, et la participation des plasticiens Michel François et Ann-Veronica Janssens en artisans du creux et du plein, Pierre Droulers réalise une chorégraphie déambulatoire, riche en passage et interstices. Du blanc à la couleur, de l’arrêt sur image à la circulation d’énergies, de l’abstraction à la rage, MA déborde les frontières, déjoue le stress des flux modernes en faisant respirer des espaces-temps, et en contrechamp du rappel cinglant des violences urbanisées, confie au transit de la danse le soin nomade d’habiter des densités, des volumes, des trajets. Champ de forces, vivant, d’une architecture in progress.
MA tente l’abstraction jusqu’à dépouiller le plateau pour en faire un lieu vide, prêt pour de nouvelles propositions. L’image au départ est celle du promeneur dans la ville, d’un déplacement idéal de l’individu dans la ville et dans le monde. On essayait de s’imaginer un endroit idéal où les êtres puissent se sentir bien ensemble et chez eux. L’idée est placée trop haut. En effet, le dépouillement extrême vers l’abstraction a créé une situation invivable et son effet inverse s’est déclaré. Les émotions alors explosent, les contradictions se durcissent. C’est la confusion.
La scène n’est pas le lieu où l’on vit. Il me semble que j’ai voulu vider tout contenu, aller vers un non-projet, intéressé à la capacité de l’être à se soustraire de toute image, de tout discours sur le monde. Mon exigence allait non pas de renoncer mais d’avaler tout propos pour n’être que lumière et briller dans la clarté. Rien que ça !
Source : compagnie Pierre Droulers