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Lourdes-Las Vegas (version sous-titrée)
Considérer un spectacle comme une scène ouverte au monde qui l’a suscité : tel est l’enjeu du film de Giovanni Cioni. Centré sur « Bernadetje », la création du chorégraphe belge Alain Platel, il opère un juste retournement des choses.
Considérer un spectacle comme une scène ouverte au monde qui l’a suscité : tel est l’enjeu du film de Giovanni Cioni. Centré sur Bernadetje, la création du chorégraphe belge Alain Platel, il opère un juste retournement des choses. Le choix du décor, une piste d’auto-tamponneuses, et de ses interprètes – enfants, amateurs et professionnels – affirment d’emblée une prise sur le réel.
Fragmentée, déchirée, violente ou apaisée, la narration obéit moins aux règles habituelles du spectacle vivant qu’à l’impact du vécu sur les corps et les âmes. En alternant des extraits de Bernadetjeavec des entretiens de danseurs chargés de se décrire l’un l’autre, Giovanni Cioni rend sensible la singularité du travail d’Alain Platel. La force de ses spectacles tient en effet à l’ouverture que pratique le chorégraphe à l’égard d’individus généralement absents des scènes culturelles, aux côtés de danseurs professionnels. La représentation des tensions qui distordent le quotidien n’a que faire ici du spectaculaire : aucune récupération, aucune instrumentalisation ne vient entacher ces expressions intimes qui trouvent enfin, au sein d’un groupe, à se relier à d’autres.
Source : Fabienne Arvers