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L'oubli, toucher du bois

Chorégraphie
Réalisation
Collection
Année de réalisation
2010
Année de création
2010

«Dans mes spectacles, je dis toujours “je” à travers d’autres personnes que moi. Mon individualité se fond dans la multiplicité scénique : les corps et les voix des danseurs mais aussi la musique, la lumière, le décor… Toutes mes pièces sont sous-tendues par une dramaturgie autobiographique, comme un fil conducteur qui avec le temps devient de plus en plus visible.» Avec « l’oubli, toucher du bois », cette dimension introspective s’affirme en mode majeur. Une sorte d’enquête que Christian Rizzo entreprend en commençant par faire le vide. Des objets rescapés de ses anciens spectacles sont retirés un à un : exit la plante verte, exit la sphère noire, exit ses mythologies personnelles… Les danseurs évoluent dans une grande boîte en bois – espace mental hanté par l’effroi de la mort. Y défilent les fantômes de ses souvenirs, les vivants et les disparus, les lieux et les époques, tout ce que la vie a déposé

en lui et qu’il fait remonter sur scène. L’écriture du spectacle met en équation actions et observations en agençant des compositions de regards, notamment à travers ce personnage vieillissant interprété par Jean-Louis Badet, corps figé dans une tourmente muette. Autour de lui, les danseurs accomplissent de multiples dédoublements, devenant tour à tour l’ombre d’eux-mêmes, l’ombre d’un autre. La répétition enivrante de certains motifs gestuels vacille entre les notes de piano erratiques et bourdonnantes que distille la bande-son composée par Sylvain Chauveau. Christian Rizzo mise sur notre capacité à lâcher prise pour faire vibrer une émotion sourde, intensément enfouie en nous. Ses spectacles se déploient selon une logique de la sensa- tion plus que de la signification.
Une poétique des sens plus que du sens.

RENAISSANCE COSMIQUE

L’action n’est pas pour autant soumise à des registres emphatiques. Les corps s’enlacent, se soutiennent, se soulèvent, se désassemblent tantôt avec tact, tantôt avec une brusquerie sommaire. Des enchaînements incongrus, tels ces pas de tango effectués dos à dos, viennent délester la gravité attachée à tout cérémonial. Les situations sont mises en tension avec un suspens un brin somnambulique. Comme l’explique Christian Rizzo : «j’aime opérer dans ce que Stanley Kubrick a appelé, à propos de la dernière scène de « 2001 : L’Odyssée de l’espace », “la zone fertile de l’ambiguïté”. La séquence du vieillard face au monolithe n’en finit pas d’exercer une puissante fascination sur mon imaginaire.» À la fin de « l’oubli, toucher du bois », les lumières de Caty Olive vont à l’assaut du regard façon rayonnement cosmique. Comme la promesse d’une renaissance.

Source : Stéphane Malfettes pour le Théâtre de la Ville

Chorégraphie
Réalisation
Collection
Année de réalisation
2010
Année de création
2010
Direction artistique / Conception
Christian Rizzo
Direction artistique secondaire
Sophie Laly
Durée
70′
Lumières
Caty Olive
Musique originale
Sylvain Chauveau
Autre collaboration
Catherine Méneret et Dominique Grimonprez pour l’association fragile
Interprétation
Jean-Louis Badet, Philippe Chosson, Kerem Gelebek, Christophe Ives, Wouter Krokaert, Sylvain Prunenec, Tamar Shelef
Production de l'œuvre vidéo
Maison de la Danse de Lyon
Scénographie
Frédéric Casanova et Christian Rizzo
Son
Anthony Toulotte
Production de l'œuvre chorégraphique
l’association fragile coproduction l’Opéra de Lille, le Théâtre de la Ville de Paris, la MC2 de Grenoble, le Festival de Marseille, la Maison de la Danse de Lyon, l’Apostrophe scène nationale de Cergy Pontoise et du Val d’Oise.
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