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Lointain
Lointain est une pièce surannée et contemplative. L’un des axes d’étude est ici l’émotion musicale. Comment créer une osmose entre la structure abstraite du projet chorégraphique et le « romantisme » de la partition musicale ? La forme narrative de la musique sert de catalyseur, de provocation émotive comme au cinéma : c’est l’oreille qui nous fait voir. Jouant avec l’illusion théâtrale et l’apparente « pauvreté » de ses matériaux, Lointain s’impose comme une pièce fovéale, où tous les éléments sont unidirectionnels : sources lumineuses, diffusion sonore mono, danse, costumes uniques. Le choix de travailler sur l’acte II, scène 2 de Tristan und Isolde de Wagner pour créer un duo homme-femme m’est apparu comme un pari : Tristan et Isolde ne « consomment » pas leur amour. Ils sont dans le flux vivant du devenir et de l’épanouissement organique, de la révélation progressive. La structure musicale de l’opéra est étonnante ; toute l’architecture est construite sur la recherche d’une note qui ne sera donnée à entendre qu’à la mort d’Isolde… Un projet abstrait qui sous-tend l’œuvre ; là encore, un pari. Le travail corporel s’est fait à partir de quarante positions prises par les interprètes dans l’espace quotidien d’un appartement, puis ces positions sont décontextualisées et réinventées dans un lieu vide ; mais la disposition de l’appartement (son plan) est gardé, permettant de conserver un imaginaire spatial… Puis il y a eu la mise en place d’une sorte de labyrinthe dans lequel se déplacent les deux corps tout en gardant un espace très proche entre les deux interprètes pour obtenir une « sympathie proximale » de la part du spectateur. Une sorte d’impossibilité de contact alors que les corps sont toujours au bord du frôlement.
Source : CCN de Caen en Normandie
Lointain est une pièce surannée et contemplative.
L’un des axes d’étude est ici l’émotion musicale.
Comment créer une osmose entre la structure abstraite du projet chorégraphique et le « romantisme » de la partition musicale ?
La forme narrative de la musique sert de catalyseur, de provocation émotive comme au cinéma : c’est l’oreille qui nous fait voir.
Jouant avec l’illusion théâtrale et l’apparente « pauvreté » de ses matériaux, Lointain s’impose comme une pièce fovéale, où tous les éléments sont unidirectionnels : sources lumineuses, diffusion sonore mono, danse, costumes uniques.
Le choix de travailler sur l’acte II, scène 2 de Tristan und Isolde de Wagner pour créer un duo homme-femme m’est apparu comme un pari : Tristan et Isolde ne « consomment » pas leur amour. Ils sont dans le flux vivant du devenir et de l’épanouissement organique, de la révélation progressive. La structure musicale de l’opéra est étonnante ; toute l’architecture est construite sur la recherche d’une note qui ne sera donnée à entendre qu’à la mort d’Isolde… Un projet abstrait qui sous-tend l’œuvre ; là encore, un pari. Le travail corporel s’est fait à partir de quarante positions prises par les interprètes dans l’espace quotidien d’un appartement, puis ces positions sont décontextualisées et réinventées dans un lieu vide ; mais la disposition de l’appartement (son plan) est gardé, permettant de conserver un imaginaire spatial… Puis il y a eu la mise en place d’une sorte de labyrinthe dans lequel se déplacent les deux corps tout en gardant un espace très proche entre les deux interprètes pour obtenir une « sympathie proximale » de la part du spectateur.
Une sorte d’impossibilité de contact alors que les corps sont toujours au bord du frôlement.