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Les inconsolés
La danse des Inconsolés se trame dans les marges, les lisières, comme la recherche d’un devenir imperceptible, ou peut-être la tentative (ou la tentation) d’une impossible figuration. Comment prendre corps sur scène ? Et comment faire émerger, au-delà de la chair, tout ce que les corps transportent – ce qui les a traversés, affectés, bouleversés ? Exposés par fragments, par morceaux, ou gesticulant comme les marionnettes d’une danse macabre, les trois interprètes cherchent à convoquer « des instants ineffaçables qui pour toujours perdurent ». Dans un jeu de glissement entre centre et périphérie, ombre et lumière, visage et masque, ils s’étreignent, s’affrontent, s’échangent des gestes, font circuler des états où affleurent l’excitation, le désir, la violence, la perte. Quelque chose rôde entre eux, qui insiste – la mort peut-être, ou l’une de ses figurations. À la frontière de la statuaire, du conte, du rituel sadomasochiste, du corps-à-corps amoureux, Les Inconsolés dessine un poème chorégraphique proche du mystère antique : une danse à la lisière de l’effacement, où Eros et Thanatos se mettent à nu.
Mise à jour janvier 2018