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Les gestes de la danse : José Montalvo
À travers ces différents épisodes, la série Les gestes de la danse invite des chorégraphes habitués de Chaillot à interroger le geste de leur choix.
Avec Carolyn Carlson, José Montalvo, Tatiana Julien, Jann Gallois, Noé Soulier, Abou Lagraa, Michèle Noiret et Olivier Dubois.
Chacun fait un nombre infini de gestes dans le quotidien. Comment ce geste peut-il devenir le prolongement d’un sentiment, d’une expression ? Comment les chorégraphes, travailleurs du corps et metteurs en scène du mouvement, s’approprient ces gestes pour en faire des phrases puis des spectacles. Un geste peut suspendre le temps comme faire vibrer une émotion. Un geste peut être percutant, saisissant, lent ou rapide. Un geste peut suggérer ou faire référence.À travers la série Les gestes de la danse, Chaillot invite des chorégraphes de toutes sphères à choisir un geste et à nous raconter leurs propres histoires. Sauter, suspendre, saisir, se métamorphoser, trembler, chuter. Chaillot et les chorégraphes vous invitent au pays des gestes de la danse et de ses dimensions affectives, là où résident l’expressivité du geste humain.
Certains titres ont le génie de vous transporter dans un univers merveilleux : il en va ainsi de Gloria, prochain opus de José Montalvo. « Aujourd’hui, Gloria se crée dans une sorte de dialectique du prévu et de l’imprévu. Elle se métamorphose tout le temps. Je l’aimerais baroque, loufoque, luxuriante, boulimique, inventive, passionnée, mais tout le chemin reste à faire », souffle le chorégraphe. José Montalvo voit Gloria comme la tenancière passionnée d’un cabaret onirique « qui s’appelle pour le moment L’auberge espagnole mais qui pourra aussi s’appeler Le cabaret Voltaire ». Espace cosmopolite, il célèbrerait à la fois la vie et son élan, nés de l’hybridation, du mélange, de la transformation issue des combinaisons nouvelles et inattendues entre les êtres humains, entre les cultures, les idées, les danses, les chansons et les musiques. Ce lieu serait porteur d’un chant d’amour, « réjoui de la joyeuse bâtardisation qui est en nous » et fréquenté par des personnages extravagants comme « autant de repères autour desquels j’aimerais construire ma pièce et faire danser le ballet du monde », précise José Montalvo. Vivaldi sera le compagnon musical de cette œuvre. « Par défi, parce que je crois absurde d’opposer le savant et le populaire, la profondeur à la superficialité, le génie à la légèreté. » Et Montalvo de conclure : « Face au chaos écologique annoncé, face à la violence, à la terreur, à la cupidité aveugle, à l’exclusion, à la marchandisation à tout-va, Gloria porte en elle une utopie, une naïveté, un antidote qui pour moi reste fécond. » Gloire lui soit rendue.
Source : Philippe Noisette